COVID-19 : Plus âgé, plus d’anticorps ?
C’est la conclusion de cette étude canadienne qui résume ainsi ses conclusions : « plus vous êtes âgé, plus vous avez d'anticorps ». Les chercheurs, du Département de chimie de l'Université de Montréal, ont voulu savoir, dans un contexte d’émergence des variantes et de reprise de l’épidémie, si l'infection naturelle ou la vaccination permet la génération d'anticorps plus protecteurs. Ces nouvelles données, publiée aujourd'hui dans Scientific Reports, confirment que les personnes vaccinées présentent des taux d'anticorps significativement plus élevés que les individus infectés mais révèlent également que l'immunité naturelle est également plus élevée chez les plus âgés.
L’étude est en ligne avec une récente étude de l’Institut Regenstrief (Indiana) et du réseau Vision des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) qui vient d’analyser les données de plus de 200.000 patients COVID-19 hospitalisés et confirme que l’immunité vaccinale très supérieure à l’immunité naturelle.
Mais la nouvelle étude confirme aussi que ces anticorps induits par la vaccination, sont également efficaces contre le variant Delta et que l'immunité naturelle est plus forte chez les plus âgés (dans ce cas non vaccinés).
Quel que soit l’âge, l’immunité vaccinale est plus protectrice que l’immunité naturelle
Les chercheurs de l’Université de Montréal s'intéressent ici dans un premier temps à un groupe peu étudié, des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 mais non hospitalisées. Ainsi, l’étude est menée auprès de 32 participants positifs au COVID-19 non hospitalisés et 14 à 21 jours après leur diagnostic par PCR. Non seulement ces participants infectés ont produit des anticorps, mais les personnes plus âgées en ont produit plus que les adultes de moins de 50 ans L’auteur principal, le Dr Masson ajoute que :
- « ces anticorps sont durables, toujours présents dans le sang, 16 semaines après le diagnostic » ;
- ces anticorps produits après une infection par la souche originale du virus répondent également aux variantes du SRAS-CoV-2 (Beta (Afrique du Sud), Delta (Inde) et Gamma (Brésil)), mais dans une moindre mesure, avec une réduction de 30 à 50% vs souche originale ;
- enfin, ces anticorps produits par l’infection naturelle chez des personnes de 50 ans et plus semblent offrir un degré de protection plus élevé que chez les participants plus jeunes; pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont mesuré, in vitro, la capacité des anticorps à inhiber l'interaction de la protéine de pointe du variant Delta avec le récepteur ACE-2 de cellules humaines.
Le vaccin double le niveau d’anticorps : quelle que soit le degré de protection de l'immunité naturelle, il convient ainsi de garder à l'esprit la grande efficacité du vaccin.
Un point essentiel à l'heure du "rappel".
- Lorsqu'un patient COVID a été vacciné, son taux d'anticorps dans le sang est double du taux mesuré chez une personne non vaccinée infectée par le virus ;
- les anticorps d’un patient COVID vacciné sont également plus efficaces à empêcher l'interaction pointe-ACE-2 ;
- certaines personnes plus jeunes (de moins de 49 ans) non vaccinés mais infectés n’ont pas produit d'anticorps inhibant l'interaction pointe-ACE-2, contrairement à la vaccination : cela confirme que la vaccination augmente la protection contre SARS-CoV-2 mais aussi contre les variants.
Ces travaux contribuent à préciser la protection par tranche d’âge pour maintenir le niveau le plus efficace d'anticorps réactifs à toutes les variantes du virus : la vaccination reste le mode de protection de base, efficace de plus contre les variants. On retiendra également que,
- l’infection n’induit pas toujours d’anticorps protecteurs contre le virus et ses variants chez les plus jeunes,
- que l’immunité naturelle est plus élevée chez les plus âgés,
- et donc que quel que soit l’âge, l’immunité vaccinale est toujours plus protectrice que l’immunité naturelle.