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COVID-19 : Quel comportement de SARS-CoV-2 dans l’environnement ?

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 4 semaines
Environmental Science & Technology
Mieux prédire le sort des virus émergents dans l'environnement

On ignore encore comment le SARS-CoV-2, le virus responsable de l’épidémie COVID-19, se propage exactement "dans l'environnement". Quel est l’effet des UV sur le virus ? Survit-il dans les eaux traitées ? Les comportements et les traits des virus sont extrêment variables, certains se propagent plus facilement dans l'eau, d'autres dans l'air, certains sont enveloppés dans une couche de molécules grasses qui leur permet d’éviter le système immunitaire de l’hôte…Ces ingénieurs de Stanford décrivent les voies de transmission possibles de COVID-19 et appellent à développer les recherches. Pour être mieux armés contre les futurs virus émergents.

 

« Il devient urgent qu’ingénieurs et scientifiques collaborent pour identifier les caractéristiques environementales qui affectent la transmission de SARS-COV-2, via les surfaces, l'air, l’eau et les matières fécales », écrivent les auteurs, Alexandria Boehm, professeur à Stanford de bio-ingénierie, et Krista Wigginton, professeur agrégé à l’Université du Michigan. Toutes deux appellent ici à une approche plus large, à long terme et plus quantitative pour comprendre SRAS-CoV-2 et les futurs virus émergents et leur propagation dans l'environnement.

Il serait en effet possible d’être contaminé lors d’une exposition à de l'eau contaminée par des matières fécales

Quel comportement dans l’eau ? Quel effet des UV ?

 

« Lorsqu'un nouveau virus émerge et présente un risque pour la santé humaine, nous n'avons pas encore la bonne méthodologie pour prédire comment il se comportera dans l'environnement ».

 

Une connaissance imparfaite du comportement des « virus enveloppés » : les coronavirus et la plupart des virus émergents à l’origine des dernières épidémies, sont des virus enveloppés dans une couche externe de molécules lipidiques « volées » à leurs hôtes. Les protéines de surface de leurs enveloppes peuvent également les aider à échapper au système immunitaire des hôtes. Or le comportement de ces virus enveloppés dans l’environnement, a fait l’objet de beaucoup moins de recherches que celui des virus non enveloppés (la plupart des agents pathogènes intestinaux).

 

Quelle transmission possible via les sources d'eau ?  là encore, la plupart des virus enveloppés ne sont pas excrétés dans les excréments ou l'urine, donc on ne pense pas spontanément au risque de transmission par les sources d'eau. Cependant, des preuves de plus en plus solides suggèrent que le SRAS-CoV-2 est excrété dans les selles. L'exposition féco-orale pourrait ainsi être une voie de transmission, même « s’il est peu probable que cela puisse être une voie de transmission majeure. Il serait en effet possible d’être contaminé lors d’une exposition à de l'eau contaminée par des matières fécales». Il reste tout de même, précisent les auteurs, les nombreuses barrières de traitement de l’eau, démontrées comme efficaces contre des virus proches du SRAS-CoV-2 : « les virus enveloppés étudiés à ce jour sont plus sensibles aux désinfectants oxydants que les virus non enveloppés ».

 

Quelle action des UV ? Le coronavirus resterait, en dépit de son enveloppe lipidique sensible aux UVC, une bonne nouvelle peut-être avec l’approche des beaux jours : la présence d'une enveloppe ne semble pas, en effet, avoir d'incidence sur la sensibilité des virus aux rayons ultraviolets C parce que les UVC ciblent le génome du virus et que les membranes lipidiques ne protègent pas le génome : « le grand génome à ARN simple brin du SARS-CoV-2 le rend probablement plus sensible aux UVC ».

De premières estimations précieuses mais qui restent parcellaires. Car les virus enveloppés sont extrêmement divers, avec une large gamme de types de génomes, de structures, de cycles de réplication et de pathogénicité. A ce jour, les études sur la croissance, le transport et l'inactivation des virus enveloppés se sont concentrées sur un tout petit nombre de virus humains.

 

« Il est donc essentiel d’élargir les recherches à un ensemble plus important mieux représentatif de la diversité des virus enveloppés humains. En adoptant cette approche plus large, nous pourrons mieux prédire le sort des virus émergents dans l'environnement ».