COVID-19 : Sur le risque de thrombose cérébrale associé à certains vaccins
Ce rapport spécial de l'American Heart Association (AHA) et de l’American Stroke Association Stroke Council propose, dans la revue Stroke un état des lieux du risque évoqué de thrombose veineuse cérébrale associé au vaccin Janssen, avec une conclusion de fond : le risque de caillots sanguins au cerveau est 8 à 10 fois plus élevé avec ou après une infection au COVID-19 qu’après la vaccination contre COVID-19. Le rapport, publié dans la revue Stroke, constitue également un premier guide pour les cliniciens sur le diagnostic et la prise en charge de ce type de thrombose avec thrombocytopénie (TTS), induite par le vaccin.
Cette incidence extrêmement faible de thrombose veineuse cérébrale ou thrombose des sinus veineux cérébraux (CVST : cerebral venous sinus thrombosis), associée à certains cas de vaccination par le vaccin anti-COVID de Johnson & Johnson (Janssen), avait entraîné une pause temporaire, le 13 avril dernier, dans l’utilisation du vaccin aux Etats-Unis. Mais, depuis le 23 avril dernier, les autorités sanitaires américaines (CDC et FDA) ont décidé de reprendre la vaccination avec le vaccin de Janssen. Les experts de l’AHA font le point sur le risque et apportent les premières recommandations de prise en charge des caillots sanguins et des faibles niveaux de plaquettes observés dans ces cas de complications liées à la vaccination, avec les vaccins Janssen (aux Etats-Unis) et Astra Zeneca (en Europe).
Signes, symptômes et « meilleures » options de traitement
Le rapport constitue un premier guide pour les cliniciens sur le diagnostic et la prise en charge de la TTS, induite par le vaccin.
La thrombose des sinus veineux cérébraux (CVST) est caractérisée par la formation de caillots sanguins dans les veines du cerveau et non dans les artères, comme c'est le cas dans la grande majorité des accidents vasculaires cérébraux (AVC). C’est donc un type d'accident vasculaire cérébral extrêmement rare mais grave causé par un caillot sanguin dans une partie du cerveau appelée sinus veineux, impliquant donc des veines qui transportent le sang hors du cerveau. Les symptômes de la CVST sont très similaires à ceux de plusieurs autres conditions neurologiques donc la CVST peut être difficile à diagnostiquer.
Les symptômes peuvent inclure des maux de tête sévères, une vision trouble, des évanouissements ou une perte de conscience, une grande faiblesse, des modifications sensorielles, une confusion ou des difficultés à parler, des crises, une douleur abdominale ou aux jambes, une difficulté à respirer ou un essoufflement. Si la CVST se produit dans les veines du cerveau, des caillots sanguins peuvent également se former dans les vaisseaux d’autres sites, dont les jambes, les poumons ou l'abdomen.
- Dans les cas signalés aux États-Unis, les symptômes les plus courants étaient des maux de tête sévères, des vomissements, un mal de dos, une grande fatigue et/ou faiblesse, une incapacité à bouger un côté du corps (hémiparésie, une incapacité à parler ou à comprendre la parole (aphasie), la perte de conscience et des douleurs abdominales.
- Dans ces cas associés à la vaccination contre le COVID, la CVST est associée à une thrombopénie ou diminution du nombre de plaquettes dans le sang. Cette combinaison, CVST + thrombocytopénie ou syndrome de thrombose avec thrombocytopénie (TTS) induite par le vaccin, a également été associée dans de rares cas à la vaccination avec le vaccin vaccin AstraZeneca (selon l'Agence européenne des médicaments EMA).
L'incidence reste très faible : les caillots sanguins associés à la CVST sont des événements indésirables extrêmement rares : l’auteur principal, le Dr Karen L. Furie, chef de service de neurologie de la Warren Alpert Medical School de l'Université Brown et à l'hôpital de Rhode Island le répète : « le risque de développer un CVST après un vaccin COVID-19 est extrêmement faible. Nous exhortons tous les adultes à recevoir l'un des vaccins approuvés contre COVID-19. »
L'analyse des données de 59 organisations de soins de santé sur un total 81 millions de patients, constate que :
- parmi les près de 514.000 patients ayant reçu un diagnostic d'infection au COVID-19 de janvier 2020 à mars, 2021, 20 patients ont reçu un diagnostic de CVST ;
- aucun cas de thrombocytopénie (faible taux de plaquettes) n'a été diagnostiqué parmi les près de 490.000 adultes vaccinés avec les vaccins Pfizer ou Moderna avant le 25 mars 2021 ;
- une survenue des cas de TTS associés à la vaccination anti-COVID plusieurs jours et jusqu'à 2,5 semaines après l’injection du vaccin Johnson & Johnson (Janssen) aux Etats-Unis- et jusqu’à 3,5 semaines après l’injection du vaccin AstraZeneca en Europe ;
- au 23 avril 2021, 15 cas signalés de TTS avaient été aux États-Unis, chez des femmes âgées de 18 à 59 ans, et sur près de 7 millions d'adultes ayant reçu le vaccin Johnson & Johnson avant la pause temporaire dans son utilisation ;
- au 7 avril 2021, l'Agence européenne des médicaments recense, dans toute l’Europe, 62 cas de CVST, parmi des adultes âgés de 22 à 60 ans, principalement des femmes, sur plus de 25 millions de personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca.
Sur la prise en charge des cas suspects de CVST : les chercheurs recommandent :
- L’évaluation immédiate de tous les patients arrivant avec une suspicion de caillot : ces patients ont-ils reçu un vaccin COVID-19 au cours des dernières semaines ? Le diagnostic de CVST requiert à la fois des examens d’imagerie par résonance magnétique ou scanner avec phlébographie (IRM ou CT/ MRV) et différents tests sanguins.
- Les patients qui présentent des symptômes de CVST ou de caillots sanguins et qui ont récemment reçu le vaccin COVID-19 doivent être traités avec des anticoagulants non hépariniques. Aucun produit à base d'héparine à quelque dose que ce soit ne doit être administré en cas de suspicion de CVST, de TTS ou de VITT ; les auteurs précisent ici le protocole de traitement pour les différents cas patients.
- avec le bon traitement, la plupart des patients peuvent récupérer complètement après CVST ou TTS.
De nombreuses recherches restent nécessaires, concluent les experts : Existe-t-il des conditions préexistantes qui peuvent prédisposer quelqu'un à développer une CVST ? « La CVST est un événement extrêmement rare, cependant, des recherches et des enquêtes supplémentaires sont nécessaires alors que la pandémie se poursuit. Nous aurons également besoin de données et de recherches solides sur les personnes qui n'ont pas développé de caillots sanguins après le vaccin, afin de pouvoir comprendre pleinement les mécanismes moléculaires et cellulaires sous-jacents à la CVST liée à l'infection au COVID-19 ou après la vaccination ».
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