COVID-19 : Un bilan international des formes sévères chez les jeunes
![Quelle proportion réelle de jeunes positifs pour le SRAS-CoV-2 présentent des résultats graves et vont développer des formes sévères de COVID-19 ? (Visuel Adobe Stock 404611807) Quelle proportion réelle de jeunes positifs pour le SRAS-CoV-2 présentent des résultats graves et vont développer des formes sévères de COVID-19 ? (Visuel Adobe Stock 404611807)](https://www.santelog.com/sites/santelog.com/www.santelog.com/files/styles/large/public/images/accroche/adobestock_404611807_enfant_covid.jpeg?itok=5iRlnDyj)
Cette équipe canadienne répond à une question que tout le monde se pose : quelle proportion réelle de jeunes positifs pour le SRAS-CoV-2 (testés ici dans les services d'urgence) présentent des résultats graves et vont développer des formes sévères de COVID-19 ? Bien que confirmant le faible taux de formes sévères chez les enfants, cette étude internationale, publiée dans le JAMA Network Open incite à consulter très rapidement en cas d’apparition de symptômes préoccupants chez l’Enfant.
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L’auteur principal, le Dr Stephen B. Freedman, de l'Université de Calgary (Canada) et son équipe rappellent qu’au cours des premiers stades de la pandémie COVID-19, les jeunes de moins de 18 ans représentaient moins de 5 % des cas signalés. Ces toutes premières estimations ont probablement sous-estimé le nombre réel d'enfants infectés par le SRAS-CoV-2 en raison de capacité de dépistage et la nature généralement bénigne, voire asymptomatique, du COVID chez les enfants.
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Cependant, la pandémie a évolué, de nouveaux variants ont émergé, et aux États-Unis, les jeunes représentent désormais 25 % des nouveaux cas de COVID-19. De même, les hospitalisations pédiatriques dues au COVID-19, ont été multipliées par 8 entre mai et novembre 2020, puis par 5 entre juin et août 2021, précisent les auteurs, sources à l’appui.
3,3 % des enfants et des jeunes développent des complications sévères dans les 14 jours
L'étude a suivi l’évolution de la maladie chez 3.221 jeunes positifs au SRAS-CoV-2 participant à une étude de cohorte prospective mondiale, recrutés au sein de 41 services d'urgence à travers 10 pays dont l'Argentine, l'Australie, le Canada, le Costa Rica, l'Italie, la Nouvelle-Zélande, le Paraguay, Singapour, l'Espagne et les États-Unis. Ce mode de recrutement des jeunes participants implique déjà , ou « a priori » une suspicion de sévérité de la maladie. L'âge médian des participants était de 3 (0-10) ans. L'analyse statistique a été réalisée de septembre à octobre 2021 :
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- après 14 jours de suivi, 735 enfants soit 22,8 % ont été hospitalisés ;
- 3,3 % ont présenté des complications sévères dans les 14 jours suivant le diagnostic ;
- 4 enfants (soit 0,12 %) sont décédés.
Les caractéristiques associées aux formes sévères incluent :
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- le fait d'être âgé de 5 à 18 ans, par rapport à être âgé de moins d’1 an :
- le fait d’être âgé entre 5 et 10 ans vs moins d’1 an est associé à un risque accru de 60% de forme sévère ;
- le fait d’être âgé entre 10 à et 18 ans vs moins d’1 an est associé à un risque multiplié par plus de 2 ;
- d’avoir un antécédent de pneumonie (risque de formé sévère de COVID multiplié par plus de 3) ;
- l’apparition des symptômes 4 à 7 jours avant de demander des soins aux urgences (risque plus que multiplié par 2).
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Au sein d’un sous-groupe de 2.510 participants (jeunes et positifs pour le SRAS-CoV-2) rentrés chez eux après le test, 0,5% (n=12) ont eu connu une évolution grave au cours de la période de suivi de 2 semaines et 50 (soit 2 %) ont été hospitalisés.
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Ces résultats suggèrent que l'âge jeune reste associé à un faible taux de complications et de formes sévères de la maladie. C’est probablement également pourquoi les conséquences graves chez les jeunes infectés par le SRAS-CoV-2 restent mal caractérisées.
Ces données incitent également à ne pas tarder à aller chercher des soins en cas de symptômes préoccupants chez les jeunes enfants.
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On retiendra que 3 % des jeunes positifs pour le SRAS-CoV-2 ont connu des résultats graves dans les 2 semaines suivant leur visite aux services d'urgence. Parmi les enfants renvoyés à la maison de l'urgence, le risque encore plus faible.