COVID-19 : Un gène viral clé, jusque-là négligé
On continue d'apprendre sur le virus SARS-CoV-2 et ici, sur les gènes viraux qui peuvent rendre certains de ses variants plus virulents Cette équipe de virologues de la Cleveland Clinic détaille ainsi pour la première fois le rôle essentiel d’un gène viral, ORF8, dans la sévérité de l'infection au COVID-19 et ses résultats. Ces travaux publiés dans la revue mBio apportent une nouvelle compréhension des mécanismes moléculaires qui peuvent accélérer l'activation des cellules immunitaires, suggèrent de nouvelles pistes thérapeutiques pour contrer les formes sévères de COVID-19, et désignent un nouveau marqueur de virulence.
« Pour comprendre la santé et la maladie humaines, il faut analyser non seulement de nombreux échantillons biologiques humains mais aussi la situation clinique entourant la maladie », écrivent les chercheurs qui ont rapproché un très grand ensemble de données biologiques et d’observations en pratique clinique. Des échantillons biologiques stockés à l’aide d’une technique de cryostockage innovante, dans le Cleveland Clinic « BioRepository », que les chercheurs peuvent analyser.
C’est ainsi que l’équipe menée par Jae Jung, directeur du Centre de recherche sur les agents pathogènes et la santé humaine de la Cleveland Clinic a pu découvrir et décrypter le rôle critique de gène viral ORF8
ORF8, une protéine inflammatoire virale clé dans la gravité et la propagation du COVID
L'étude, centrée sur les déclencheurs de l'inflammation médiée par les cytokines, identifie ORF8 comme un gène viral remarquable dont les mutations apparaissent directement liées à la capacité du virus à s'enflammer et à se propager. Ainsi, les variants avec ORF8 sont associés à des formes sévères et des complications de COVID-19, telles que consignées dans le BioRepository.
- les patients infectés par des variants du SRAS-CoV-2 dépourvus d'ORF8 développent des formes d’infection plus légères ;
- en revanche, le « SARS-CoV-2 ORF8 » est la réplication virale d'une autre protéine inflammatoire qui contribue à l’inflammation sévère.
Ces nouvelles données vont également contribuer à évaluer la virulence des variantes émergentes.