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COVID-19 : Un premier vaccin fait ses preuves chez l’Homme !

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 5 jours
The Lancet
C’est le premier vaccin anti-COVID-19 à passer le cap de l’essai clinique (donc chez l’Homme) de phase 1 (Visuel AdobeStock_336028162)

C’est le premier candidat vaccin à être testé par essai clinique, de phase I, chez l’Homme et il fait ses preuves de sécurité et d’efficacité. Ces premières données publiées dans la prestigieuse revue The Lancet, qui documentent une réponse immunitaire forte et rapide, apportent un immense espoir. Un essai de phase II vient d’être lancé.  

 

C’est d’ailleurs le premier vaccin anti-COVID-19 à passer le cap de l’essai clinique (donc chez l’Homme) de phase I, une étape majoritairement destinée à valider l’innocuité mais qui peut également apporter de premiers indices d’efficacité. Dans cet essai clinique, le candidat, un vaccin à adénovirus vectorisé « Ad5-nCoV » se révèle sûr, bien toléré et capable de générer une réponse immunitaire contre le SRAS-CoV-2 chez l'Homme.

Le vaccin candidat semble bien toléré et induire une immunité

L'essai a été mené auprès de 108 adultes en bonne santé. Si les résultats apparaissent prometteurs après 28 jours, il est prévu qu’ils soient réévalués dans 6 mois et confirmés par d’autres essais (phase II, phase III) pour confirmer que la réponse immunitaire induite « suffit » à protéger contre l'infection par le SRAS-CoV-2.

« Une seule dose suffit »,

explique l’auteur principal de l’étude, le Pr Wei Chen du Beijing Institute of Biotechnology : « C’est une étape importante : une seule dose de Ad5-nCoV induit la production d’anticorps spécifiques au virus et de cellules T en 14 jours ». Des résultats très prometteurs mais qui doivent encore être interprétés avec prudence car la capacité de déclencher ces réponses immunitaires n’implique pas nécessairement que le vaccin protégera les humains contre COVID-19.

« Nous sommes encore loin de ce vaccin accessible à tous ».

 

Rappelons l’enjeu que constitue le développement d'un vaccin efficace contre COVID-19. Actuellement, plus de 100 vaccins candidats COVID-19 sont en cours de développement dans le monde. Un tel vaccin permettrait notamment aux personnes les plus fragiles ou les plus exposer à pouvoir vivre « normalement » ou presque avec le virus.

 

Adénovirus + protéine de pointe : le nouveau vaccin à vecteur Ad5 évalué dans cet essai utilise un virus du rhume commun affaibli (adénovirus), qui infecte facilement les cellules humaines mais est incapable de provoquer une maladie. Cet adénovirus apporte aux cellules du matériel génétique codant pour la protéine de pointe SARS-CoV-2. Les cellules produisent ensuite la protéine et se déplacent vers les ganglions lymphatiques où le système immunitaire crée des anticorps qui seront capables de reconnaître cette protéine de pointe en cas d’infection à coronavirus.

 

Plusieurs doses ont été testées chez 108 adultes en bonne santé âgés de 18 à 60 ans non infectés par le SRAS-CoV-2. Les participants ont reçu soit une injection intramusculaire unique du nouveau vaccin Ad5 à faible dose (5 × 1010 particules virales / 0,5 ml, 36 adultes), soit une dose moyenne (1 × 1011 particules virales / 1,0 ml, 36 adultes) soit une forte dose (1,5 x 1011 particules virales / 1,5 ml, 36 adultes). Les chercheurs ont ensuite testé le sang des participants à intervalles réguliers après la vaccination pour voir si le vaccin stimulait les deux bras du système immunitaire, l'immunité humorale (qui produit des anticorps neutralisants) et l'immunité cellulaire (qui dépend des cellules T). En effet,

un vaccin idéal devrait pouvoir générer à la fois des réponses par anticorps et par cellules T

  • Le vaccin candidat a été bien toléré à toutes les doses ;
  • dans les 2 semaines suivant la vaccination, tous les niveaux de dose du vaccin ont déclenché une réponse immunitaire sous forme d'anticorps de liaison et d’anticorps neutralisants ;
  • à 28 jours, la plupart des participants avaient multiplié par 4 le nombre d'anticorps de liaison et 75% du groupe « forte dose » présentaient des anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2.
  • le candidat a également stimulé une réponse rapide des lymphocytes T chez la majorité des participants ;

En synthèse, 28 jours après la vaccination, la majorité des participants présentent soit une réponse positive aux lymphocytes T, soit des anticorps neutralisants détectables contre le SRAS-CoV-2.

 

Un essai de phase 2 randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo vient d’être lancé à Wuhan pour déterminer si ces résultats peuvent être reproduits. Avec un nombre plus important de participants (n=500) dont des participants de plus de 60 ans, et une durée de suivi de plus de 6 mois …