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COVID-19 : Un risque de myopathie aussi ?

Actualité publiée il y a 3 années 5 mois 3 jours
JAMA Neurology
L’inflammation musculaire est confirmée comme une complication de COVID-19, un phénomène estimé ici plutôt comme postviral (Visuel Adobe Stock 255956721).

Si une faiblesse musculaire persistante a été signalée chez des patients atteints de COVID-19, on en sait peu sur l’incidence de l'inflammation des muscles squelettiques et du myocarde chez des patients atteints de formes sévères et/ou décédés de la maladie. Cette équipe de chercheurs de l’Université de Berlin révèle l’association fréquente entre l’infection par le SRAS-CoV-2 et le développement d’une myopathie à médiation immunitaire. L’étude, d’autopsie, révèle donc cette association chez des patients ayant développé une forme très sévère de la maladie. Des données publiées dans le JAMA Neurology, confirment l’inflammation musculaire comme une complication de COVID-19, un phénomène estimé ici plutôt comme postviral.

 

Cette étude d'autopsie cas-témoins conclut en effet que chez les 43 participants décédés après un COVID-19, 60 %, soit 26 présentent une myopathie inflammatoire légère à sévère. L'inflammation est encore plus marquée chez les patients atteints de comorbidités que chez les patients décédés après une complication aiguë de COVID-19.

L’infection à SRAS-CoV-2 fréquemment associée à une myopathie à médiation immunitaire.

L’étude de cas est menée ici post-mortem, moins de 6 jours après le décès, chez des patients atteints de COVID-19 ou d'autres maladies graves décédés entre mars 2020 et février 2021. Les chercheurs ont comparé ainsi certains résultats entre des patients décédés de COVID-19 et des participants ayant été testés négatifs et décédés d’autres maladies. Les chercheurs ont en particulier, évalué l’inflammation du tissu musculaire squelettique par la quantification des infiltrats de cellules immunitaires, l'expression des antigènes du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) de classe I et de classe II – qui sont de bons marqueurs des niveaux de lymphocytes T- sur le sarcolemme (membrane des fibres musculaires) et par évaluation clinique. L'inflammation des muscles cardiaques a été évaluée par la quantification des infiltrats de cellules immunitaires. Ces analyses révèlent que :

 

  • les échantillons de muscles squelettiques des patients décédés avec COVID-19 expriment un score de pathologie 2 fois plus élevé que les patients décédés d’autres pathologies ;
  • tous les marqueurs utilisés pour évaluer l’inflammation musculaire sont plus élevés chez les patients décédés de COVID-19 ; notamment, l’augmentation des lymphocytes T ;
  • les muscles squelettiques des patients COVID sont plus « atteints » par l’inflammation que les muscles cardiaques ;
  • l'inflammation des muscles squelettiques semble associée à la durée de la maladie ;
  • dans certains cas, l'ARN du SRAS-CoV-2 est détecté par PCR dans le muscle squelettique, mais aucune preuve d'une infection virale directe des fibres musculaires n'est retrouvée par immunohistochimie et microscopie électronique.

 

COVID et formes légères à sévères de myopathie: ainsi, la plupart des patients décédés de COVID-19 -et donc très probablement des patients atteints de formes sévères présentent des signes de formes légères à sévères de myopathie. La détection de la charge virale est pourtant faible ou négative dans la plupart des muscles squelettiques et cardiaques et probablement attribuable à l'ARN viral circulant plutôt qu'à une véritable infection des myocytes.

 

Ce qui soutient une myopathie post-infectieuse à médiation immunitaire, c’est-à-dire liée à l’inflammation plutôt qu’à l’infection des fibres et des cellules musculaires.


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