COVID-19 : Une thérapie cellulaire pour le MIS-C pédiatrique
Les études sur COVID-19 sont plus nombreuses sur les vaccins que sur les traitements, pourtant, le nombre d’hospitalisations et de complications reste élevé. Quelques études ont documenté la maladie de Kawasaki chez l’Enfant atteint de COVID-19, cette équipe de la Medical University of South Carolina (MUSC) « s’attaque » à une autre une complication rare mais mortelle du COVID-19, le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C). L’étude, publiée dans la revue Pediatrics est la première à tester une thérapie cellulaire expérimentale chez l’Enfant.
Les pédiatres de la MUSC annoncent avoir traité avec succès deux jeunes patients atteints du syndrome inflammatoire multisystémique dans cet essai sur le médicament remestemcel-L.
Cette complication du COVID-19 qui présente des symptômes proches de la maladie de Kawasaki aurait touché plusieurs milliers d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes depuis le début de la pandémie, en France près de 400 cas pédiatriques auraient été recensés.
Le syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C pour multisystem inflammatory syndrome in children) se manifeste près d’un mois après l’infection avec des symptômes multiples dont une fièvre durant plusieurs jours, des troubles gastro-intestinaux, des troubles cardiovasculaires dont la tachycardie, une myocardite, des éruptions cutanées… 80% des patients sont pris en charge en soins intensifs (USI).
La thérapie cellulaire expérimentale testée, développée par la biotech Mesoblast (New York) avait déjà fait ses preuves dans le traitement d'autres conditions inflammatoires. L'équipe du MUSC a inscrit 2 enfants à l’essai.
Une amélioration significative dans les 24 heures suivant l'administration
De nombreuses personnes pensent que la maladie COVID-19 n'est pas un gros problème chez les enfants, "cependant certaines complications comme le MIS-C peuvent être très graves », rappelle l’auteur principal, le Dr Allison Eckard, médecin spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques au MUSC. « En Caroline du Sud, nous avons eu plus de 70 cas de MIS-C et un décès », ajoute l’auteur.
A la sévérité, s’ajoute un diagnostic souvent trop tardif : « Un des aspects délicats du MIS-C est que, dans de nombreux cas, les familles ignorent que les enfants ont déjà eu un COVID en raison de symptômes très légers. Le diagnostic du MIS-C n’est donc pas évident, d’autant que les premiers symptômes sont courants et peuvent être confondus avec ceux d'autres maladies ».
Une réponse inflammatoire incontrôlée : dans ce cas, l’inflammation en réponse à l’infection est excessive et provoque des dommages systémiques aux organes, une défaillance et d’autres complications. Il n’existe pas de traitement standard pour le MIS-C et la prise en charge habituelle consiste à utiliser des stéroïdes ou des anticorps dérivés de plasma de convalescence pour désactiver l’emballement du système immunitaire.
Le besoin d’un traitement spécifique : Remestemcel-L est une thérapie cellulaire dérivée de cellules spécifiques qui se forment dans la moelle osseuse de donneurs adultes en bonne santé. Ces cellules réduisent l'inflammation et ciblent les voies spécifiques du système immunitaire les plus pertinentes dans le MIS-C. Ces mêmes cellules améliorent la paroi interne des vaisseaux sanguins, ce qui normalise la pression artérielle et réduit le risque d’atteintes cardiaques et cardiovasculaires. Alors que des études ont déjà été menées sur l'utilisation de remestemcel-L pour traiter les complications cardiaques chez l'adulte et la maladie du greffon contre l'hôte chez les enfants, cette étude est la première à tester le remestemcel-L dans le traitement du MIS-C.
Ce petit essai pilote mené chez 2 enfants -dont le jeune K.J. Griffin (visuel)- présentant toujours une inflammation sous-jacente et un dysfonctionnement cardiaque réfractaires au traitement standard, confirme le profil de sécurité.
La thérapie induit des améliorations spectaculaires dans les 24 heures suivant l'administration.
Un autre essai remestemcel-L plus large va démarrer avec 50 enfants souffrant de dysfonctionnement cardiaque associé au MIS-C, en cours de recrutement. Si le traitement expérimental s'avère efficace pour traiter le MIS-C, il pourrait également être testé pour le traitement d'autres syndromes inflammatoires chez l’Enfant.
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