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COVID-19 : Vacciner d’abord les plus âgés, c’est plus d’années de vie sauvées

Actualité publiée il y a 3 années 9 mois 9 heures
PNAS
Prioriser les personnes les plus âgées et les plus vulnérables, non pas parce que ces personnes sont les plus à risque d’infection mais aussi d’hospitalisation seulement, mais aussi parce que c’est plus simplement un plus grand nombre de vie sauvées (Visuel Adobe Stock 400130175).

La stratégie de vaccination donne lieu à de nombreux débats, certains experts soutenant l’hypothèse que les jeunes qui constituent le groupe le plus interactif devraient être vaccinés en priorité. Ces modélisateurs de l’Université de Californie, Berkeley, soutiennent aujourd’hui les politiques de vaccination adoptées par la plupart des pays : prioriser les personnes les plus âgées et les plus vulnérables, non pas parce que ces personnes sont les plus à risque d’infection mais aussi d’hospitalisation seulement, mais aussi parce que c’est plus simplement un plus grand nombre de vie sauvées. Ces données, publiées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), confirment, selon ce critère, d'ailleurs adopté par l’OMS, que prioriser les plus âgés pour la vaccination anti-COVID-19 est la meilleure des stratégies, en termes de nombre d'années de vie.

 

Ces résultats remettent en question l'idée que les personnes âgées ayant une espérance de vie plus courte ne devraient pas bénéficier de cette priorité. « Étant donné que la vieillesse s'accompagne d'une diminution de l'espérance de vie, il est largement jugé que la vaccination des personnes âgées en premier signifie moins d'années de vie sauvées », commente l'auteur principal, Joshua Goldstein, professeur de démographie à l'UC Berkeley : « Nous montrons que c'est faux ».

Les profils d'âge de la mortalité par COVID-19 impliquent que la vaccination des plus âgés en premier sauve le plus de vies

Calculer le nombre total d’années de vie sauvées : « étonnamment » écrivent les chercheurs, la stratégie maximise également les années d'espérance de vie restantes. Prenant en compte l'âge et les risques pour la santé, l’équipe de l'UC Berkeley aidée par le mathématicien Thomas Cassidy de l'Université Bucknell (Pennsylvanie) a mené une analyse de l'espérance de vie aux États-Unis, en Allemagne et en Corée du Sud face à la pandémie de coronavirus qui dure depuis un an. L’objectif était d’évaluer le nombre de vies sauvées par la vaccination, multiplié par l'espérance de vie des personnes vaccinées. Par exemple, si 1 million de vaccins sauvent 1.000 vies, et que les personnes vaccinées vivaient en moyenne 20 ans de plus, le nombre total d'années de vie sauvées est de 20.000.

 

Optimiser le nombre d’années de vies sauvées : le modèle mathématique pris en compte est valide pour «le monde entier », précisent les chercheurs : « Le mode attribution des doses de vaccin COVID-19 disponibles implique de nombreux compromis », compte-tenu des approvisionnements limités en vaccins et, dans de nombreux cas, des systèmes de distribution chaotiques. De nombreux experts soutiennent que les travailleurs essentiels devraient avoir la priorité pour maintenir la continuité des systèmes de santé, d'éducation et d'économie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a cependant adopté ce critère des « années de vie perdues » dans la priorisation de la vaccination.

 

Le taux de décès par COVID augmente avec l'âge : les modélisateurs espèrent que ces nouvelles données vont apaiser les esprits : « Notre analyse empirique montre qu'il est plus facile qu'on ne le pense de mettre de côté ces craintes et de donner la priorité au vaccin aux personnes les plus âgées et les plus vulnérables, parce que le taux de décès par COVID augmente de façon exponentielle avec l'âge ». Ainsi le modèle montre que :

  • vacciner en priorité les personnes âgées de 90 ans et plus, permet de sauver 3 fois plus de vies que de réserver les mêmes doses à des personnes âgées d’environ 80 ans.

 

« Avant cette étude, on pensait qu'il y aurait un certain âge intermédiaire - ni trop vieux ni trop jeune - qui maximiserait les avantages de la vaccination, en termes de personnes-années de vie sauvées, mais nous montrons que ce n'est pas le cas ».