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COVID-19 : Vers des vaccins plus durables ?

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 2 semaines
Cell Reports
De nombreuses personnes se font plus réticentes au principe de rappels réguliers (Visuel Adobe Stock 444302930).

Pourra-t-on aboutir prochainement, à un vaccin qui apporte une protection plus durable, notamment face aux variants émergents ? Un vaccin durable sera probablement la condition pour maintenir une couverture vaccinale suffisante, alors que de nombreuses personnes se montrent réticentes au principe de rappels réguliers. Cet objectif de vaccin durable, est déjà partagé par les équipes qui travaillent à un vaccin universel ou pan-coronavirus.

Une nouvelle recherche menée par une équipe de virologues et d’immunologistes de l'Université de Californie - Los Angeles (UCLA) avance sur cette voie en suggérant de cibler une protéine trouvée dans le SRAS-CoV-2 et toute une gamme d'autres coronavirus. Ces travaux, publiés dans les Cell Reports, laissent ainsi espérer une stratégie capable d’augmenter la durée de la protection et de l'immunité vaccinale.

 

Précisément, les scientifiques du Eli and Edythe Broad Center of Regenerative Medicine and Stem Cell Research de l'UCLA identifient des cellules T rares et naturelles capables de cibler une protéine trouvée dans le SRAS-CoV-2 mais également dans les autres coronavirus. Leurs résultats suggèrent qu'un composant de cette protéine, appelé polymérase virale, pourrait être ajouté aux vaccins COVID-19 pour induire une réponse immunitaire plus durable et augmenter la protection contre les nouvelles variantes du virus.

Le besoin d’une nouvelle génération de vaccins

La plupart des vaccins COVID-19 utilisent une partie de la protéine de pointe trouvée à la surface du virus pour inciter le système immunitaire à produire des anticorps. Cependant, de nouvelles variantes, telles que delta et omicron, portent des mutations sur la protéine de pointe, ce qui peut les rendre moins reconnaissables pour les cellules immunitaires et les anticorps stimulés par la vaccination. Les chercheurs disent qu'une nouvelle génération de vaccins sera probablement nécessaire pour induire une réponse immunitaire plus robuste et plus large, capable de repousser les nouveaux variants ainsi que les prochains variants « émergents ».

 

Une nouvelle voie, l’ajout d’une protéine moins sujette aux mutations : c’est le concept ici développé, ajouter un fragment d'une protéine virale différente aux vaccins existants, une protéine moins sujette aux mutations que la protéine de pointe et qui active les cellules T du système immunitaire. Les cellules T sont équipées de récepteurs moléculaires à leur surface qui reconnaissent des fragments de protéines étrangères appelés antigènes. Lorsqu'une cellule T rencontre un antigène que son récepteur reconnaît, elle s'auto-réplique et produit des cellules immunitaires supplémentaires, dont certaines ciblent et tuent immédiatement les cellules infectées et d'autres qui restent dans le corps pendant des décennies (cellules T mémoire) pour combattre cette même infection en cas de récurrence.

 

Zoom sur la protéine polymérase virale : cette nouvelle protéine cible se trouve non seulement dans le SRAS-CoV-2 mais aussi dans les autres coronavirus (dont le SRAS, le MERS et les rhinovirus…). Les polymérases virales permettent et poussent les coronavirus à se répliquer, ce qui permet à l'infection de se propager.

Contrairement à la protéine de pointe Spike, les polymérases virales sont peu susceptibles de muter.

Mais le système immunitaire humain possède-t-il des cellules T ayant des récepteurs capables de reconnaître la polymérase virale ? C’est la question de fond que se sont posé les chercheurs. Pour y répondre, les chercheurs ont exposé des échantillons de sang de donneurs humains sains (collectés avant la pandémie de COVID-19) à l'antigène de la polymérase virale. Ils observent alors que certains récepteurs des cellules T reconnaissent la polymérase. Les chercheurs ont séquencé ces récepteurs puis conçu des cellules T portant ces récepteurs ciblant la polymérase, ce qui leur a permis de valider la capacité de ces récepteurs à reconnaître et à tuer le SRAS-CoV-2 et d'autres coronavirus.

 

Alors que de nouvelles variantes plus contagieuses émergent, les chercheurs reconnaissent que les vaccins peuvent avoir besoin d’une mise à jour régulière.

Cette recherche apporte une preuve du concept d’une augmentation possible de la protection vaccinale à long terme, par "simple" ajout aux vaccins existants, d’une protéine cible « universelle ».