COVID-19 : Vers une létalité augmentée ?
Cette étude britannique, menée à l'Université de Cambridge, suggère que la maladie COVID-19 est devenu beaucoup plus mortelle depuis fin 2020- du moins au Royaume-Uni-. Au-delà, cette nouvelle analyse statistique suggère que cette hausse de létalité serait liée à plusieurs facteurs et pas seulement aux nouveaux variants. Les chercheurs font l’hypothèse d’un effet de la tension des systèmes de santé, un point qui serait généralisable à d’autres pays, important en ce début de « 4è vague », mais qui reste cependant à confirmer.
Suivre l’évolution de la létalité de la maladie COVID-19 au fil du temps dans les différentes régions d’un pays ou du monde est essentiel pour cibler les efforts de lutte contre la maladie. De premières analyses des données d'infection et de mortalité ont suggéré que la maladie serait devenue plus mortelle au Royaume-Uni à la fin de l’année 2020, cette analyse, plus rigoureuse, précise cette évolution et ses principaux facteurs.
Une approche statistique qui permet de modéliser la létalité
L’équipe a développé une approche statistique de type « inférence bayésienne » qui leur a permis de tirer des conclusions statistiquement solides sur la létalité à partir des données hebdomadaires de nombre de cas et le nombre de décès COVID-19 au Royaume-Uni. Le modèle suggère qu'à la fin de l'automne 2020 au Royaume-Uni,
- le COVID-19 est effectivement devenu plus mortel (une personne infectée a alors un risque de décès plus élevé).
- l’émergence de la variante alpha (B.1.1.7) du virus SARS-CoV-2, plus contagieuse que les variantes circulant précédemment au Royaume-Uni est confirmée comme l’un des facteurs d’augmentation de la létalité ;
- cependant, la létalité a augmenté à un niveau plus élevé que le seul effet de la variante alpha et cette hausse de létalité a commencé bien avant que sa circulation soit généralisée ;
Quels autres facteurs pour cette hausse de létalité ? Les auteurs évoquent, sans le démontrer, l’effet de la pression accrue de la pandémie sur les services de santé ainsi que la saisonnalité du virus qui pourrait influer également sur sa virulence, comme c’est le cas pour d'autres maladies respiratoires comme le rhume et la grippe.
Une analyse avec quelques limites, alors que les auteurs prennent peu en compte les progrès considérables dans les progrès accomplis depuis, dans la vaccination ainsi que dans les protocoles de prise en charge et de traitement.