COVID : Comment la pandémie a radicalement modifié le microbiome des enfants
La pandémie de COVID pourrait avoir considérablement modifié les bactéries intestinales du microbiote des nourrissons et notamment réduit leur diversité, conclut cette recherche surprenante de l’Université de New York, qui, au-delà du constat, relève, dans les Scientific Reports, les implications possibles de ces changements sur la santé physique et mentale des enfants, dès les premiers stades de la vie.
L’équipe démontre en effet que les nourrissons qui ont passé la majeure partie de leur première année de vie durant la pandémie ont moins de types de bactéries dans l’intestin que les nourrissons nés bien avant le COVID.
L’étude a échantillonné et comparé les microbes intestinaux de prélèvements de microbiomes de 34 nourrissons avant la pandémie et 20 nourrissons pendant, entre mars et décembre 2020. L’analyse révèle que :
- ces nourrissons présentent une abondance réduite de Pasteurellaceae et d’Haemophilus, des bactéries qui peuvent provoquer différentes infections – mais, plus largement aussi, une diversité moindre des communautés bactériennes de l’intestin.
Quelles explications ? Ces différences pourraient être liées aux changements sociaux (confinement, distanciation) adoptés durant la pandémie de COVID-19, notamment par le fait que les nourrissons ont dans l’ensemble, passé plus de temps à la maison, moins de temps en interaction avec d'autres enfants, vécu dans un contexte d’hygiène accrue, avec des changements aussi d’alimentation et d’allaitement, et au milieu d’un stress accru des parents et des soignants…
L’auteur principal, Sarah C. Vogel, chercheur en psychologie du développement à la NYU commente ces conclusions : « la pandémie a fourni une expérience naturelle rare qui peut nous aider à mieux comprendre comment l'environnement social façonne le microbiome intestinal du nourrisson ». Les auteurs rappellent enfin que
la diversité intestinale est liée aux résultats de santé tout au long de la vie.
« Chez les adultes, nous savons qu'une plus faible diversité des espèces du microbiote intestinal est associée à une moins bonne santé physique et mentale. Nous devons maintenant préciser les implications de cette moindre diversité du microbiome intestinal pendant la petite enfance ».
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