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COVID et PANDÉMIES : Réhabiliter la stratégie du plasma thérapeutique

Actualité publiée il y a 5 heures 47 min 6 sec
PNAS
Pourtant remise en exergue en pleine pandémie COVID, la stratégie par plasma thérapeutique aura été peu utilisée (Visuel Adobe Stock 656634784)

Pourtant remise en exergue en pleine pandémie COVID, la stratégie par plasma thérapeutique aura été peu utilisée. Cette recherche, menée à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health confiirme cependant aujourd’hui son efficacité et estime qu’une utilisation plus large du « plasma de convalescence » aurait pu sauver des milliers de vies supplémentaires. Ces travaux, publiés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) justifient l'examen du déploiement possible de la thérapie, en cas de futures urgences infectieuses.

 

Les chercheurs rappellent que le plasma thérapeutique provenant de patients guéris du COVID a été utilisé dès les premiers mois de la pandémie, en raison de l’efficacité déjà démontrée du traitement lors de précédentes pandémies (grippe 1918-1920 et SRAS 2002-2004). Le principe est basé sur le fait que le plasma des patients récemment guéris d'une infection pathogène contient généralement une forte concentration d’anticorps qui vont réduire la gravité de l'infection chez les patients transfusés.

Ainsi, plus de 500 000 patients ont été traités avec du plasma de convalescents aux seuls États-Unis et au cours de la première année de la pandémie.

 

L'étude estime aujourd’hui que

des milliers de vies supplémentaires auraient pu être sauvées au cours de la pandémie COVID

– et plus précisément entre 16.476 et 66.296 vies aux États-Unis entre juillet 2020 et mars 2021- avec une utilisation plus large du plasma de patients convalescents en particulier chez les patients à risque élevé de forme sévère et/ou de complications ainsi que chez les patients hospitalisés en urgence pour le COVID.

 

L’analyse s’est basée sur les données d'utilisation hebdomadaire du plasma de convalescence, les données hebdomadaires de mortalité et les données de réduction des décès chez les patients traités, aux États-Unis :

 

  • si 100 % des patients hospitalisés pour COVID avaient reçu du plasma de convalescence à titre élevé dans les 3 jours suivant leur admission entre juillet 2020 et mars 2021, entre 40.000 et 215 000 vies supplémentaires auraient même pu être sauvées au cours de la première année de pandémie ;
  • si 75 % des patients externes avaient reçu du plasma thérapeutique, entre 425.000  et 1.140.000 hospitalisations auraient pu être évitées ;
  • si 15 % des patients externes avaient reçu du plasma thérapeutique, entre 85.000 et 230.000 hospitalisations auraient pu être évitées.

 

« La thérapie peut réellement et significativement réduire la mortalité, être immédiatement disponible et reste relativement peu coûteuse. Nous devrions être prêts à l’utiliser beaucoup plus souvent et plus largement en cas d’urgence ou de pandémie infectieuse », conclut l’auteur principal, le Dr Arturo Casadevall, professeur distingué de biologie moléculaire et d’immunologie à la Bloomberg School.

 

Les premières études sur l'efficacité du plasma de convalescence, aux États-Unis et dans d'autres pays ont donné des résultats mitigés, cependant le biais était peut-être lié à son administration à des patients hospitalisés pour COVID déjà trop malades pour bénéficier de la thérapie. Cette nouvelle étude, comme d’autres confirme qu’il s’agit d’une stratégie efficace dont le déploiement doit être préparé dans la perspective possible de nouvelles pandémies.

 

« Nous devrions être prêts à mettre en œuvre des centres ambulatoires pour traiter les personnes dès le début avec du plasma de convalescence lors d’une future épidémie. Cela nécessite de prévoir des espaces dans les hôpitaux réservés à cette intervention, dont la pratique clinique est aujourd'hui bien établie ».