COVID et SOLITUDE : Plus prévalente à la vingtaine, moins à la soixantaine
C’est ainsi que décrit cette équipe de l’Université de Californie - San Diego la prévalence de la solitude. Tout en identifiant ses facteurs majeurs à l’époque actuelle : niveaux inférieurs d'empathie et de compassion, réseaux sociaux plus modestes et troubles du sommeil, restent des prédicteurs cohérents de la solitude à travers toutes les décennies de la vie. Ces travaux présentés dans le Journal of Clinical Psychiatry sensibilisent, en particulier en ces périodes de distanciation sociale, à l’importance de ce facteur de santé, de bien-être et de longévité. Avec pour objectif de développer des interventions efficaces pour contrer ces itinéraires de solitude dans les différents groupes d'âge.
COVID : Quid du début de carrière et du partenaire de vie ?
Le Dr Dilip V. Jeste, professeur de psychiatrie et de neurosciences à l'UC San Diego et son équipe ont mené une enquête en ligne auprès de 2.843 participants, âgés de 20 à 69 ans, résidant aux États-Unis. L’analyse des données leur permet d’identifier toute une gamme de facteurs prédicteurs de la solitude tout au long de la vie :
- des niveaux inférieurs d'empathie et de compassion,
- des réseaux sociaux plus petits,
- l'absence de conjoint ou de partenaire,
- des troubles du sommeil
se révèlent les prédicteurs les plus constants de la solitude au cours de toutes les décennies.
- Une moindre intégration sociale,
- un moindre contrôle de sa propre motivation, de son comportement et de son environnement social,
- un niveau d’anxiété plus élevé
sont des facteurs également prédicteurs et associés à la solitude, au cours de toutes les décennies, sauf dans la soixantaine.
- Il existe une forte association inverse entre la solitude et la sagesse,
et en particulier avec certaines de ses composantes, l’empathie et la compassion. Ainsi, la compassion semble réduire le niveau de solitude à tous les âges, probablement en permettant de mieux comprendre les émotions des autres, en adoptant les bons comportements et en augmentant sa propre « efficacité » sociale et donc ses « réseaux ».
Un stress et une pression élevés à la vingtaine : c’est l’âge « du début de carrière et du partenaire de vie », soulignent les auteurs, des objectifs complexes en temps de distanciation sociale. C’est aussi l’âge de l’importance de l’image dans les réseaux sociaux, ce qui ajoute une pression supplémentaire.
Des résultats particulièrement pertinents en pleine pandémie mondiale de COVID-19. Plus que jamais des interventions sont nécessaires pour combattre la solitude pendant cette période difficile. Des interventions qui devront prendre en compte les problèmes et les enjeux spécifiques à chaque stade et âge de la vie.
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