COVID : La santé cérébrale affectée comme après toute maladie grave
Alors que de nombreuses recherches ont débattu entre un effet infection et un effet inflammation du COVID sur le cerveau, cette étude a regardé à nouveau comment un COVID pouvait affecter la santé cérébrale. Les neurologues du Copenhagen University Hospital, concluent dans le JAMA Network Open : « pas plus après un COVID-19, qu’après une pneumonie, une crise cardiaque ou une autre maladie grave ».
On sait que la santé cérébrale et cognitive est fréquemment compromise, parfois à long terme (COVID long) après une hospitalisation pour COVID-19. Mais ici, les chercheurs souhaitaient identifier les éventuelles complications cognitives, psychiatriques ou neurologiques à long terme spécifiques aux patients hospitalisés pour COVID-19 – vs d’autres patients appariés hospitalisés pour d’autres maladies de gravité similaire. L’étude confirme une altération de la santé cérébrale chez ces patients qui développent une forme sévère du COVID mais cette altération cérébrale n’apparaît pas plus grave qu’après d’autres types de maladies, ayant justifié une hospitalisation.
L’étude est menée auprès de 345 participants dont 120 atteints de COVID-19, âgés en moyenne de 61 ans et hospitalisés entre mars 2020 et mars 2021, auprès de 125 témoins hospitalisés entre mars 2020 et juin 2021, âgés en moyenne de 66 ans et atteints d’une autre maladie grave (hospitalisés pour une pneumonie, un infarctus du myocarde ou une maladie nécessitant des soins intensifs non liés au COVID-19) et de 100 témoins en bonne santé, âgés en moyenne de 63 ans. La période de suivi était de 18 mois et les participants ont été évalués entre novembre 2021 et février 2023 (à l’aide des questionnaires Screen for Cognitive Impairment in Psychiatry (SCIP) et Montreal Cognitive Assessment (MoCA). Les critères de jugement secondaires étaient la fonction exécutive, l'anxiété, les symptômes dépressifs et les déficits neurologiques. L’analyse observe que :
- les patients atteints de COVID-19 présentent un état cognitif dégradé vs témoins avec un score inférieur d'environ 10 % aux tests cognitifs ;
-
les résultats sont également moins bons pour toutes les autres évaluations psychiatriques et neurologiques ;
- cependant, à l’exception du dysfonctionnement exécutif, leur santé cérébrale n’est pas plus altérée que chez les autres patients hospitalisés pour d’autres maladies ;
- ces résultats valent après prise en compte de facteurs de confusion possibles.
L’analyse suggère ainsi que la santé cérébrale post-COVID est significativement altérée mais, dans l'ensemble, pas plus que celle de patients ayant développé d’autres maladies de gravité comparable. Ainsi, les associations du COVID et de certains symptômes de santé cérébrale pourraient ne pas être spécifiques mais liées à gravité globale de la maladie et à l’hospitalisation, le cas échéant.
Ces données suggèrent que lutter contre la gravité de la maladie, pourrait "mécaniquement" réduire ou prévenir aussi les effets sur la santé du cerveau.
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