Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

COVID long : Le protéome plasmatique à la rescousse

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 3 semaines
Journal of Translational Medicine
Les symptômes du syndrome post-COVID peuvent perdurer plusieurs mois, voire plusieurs années (Visuel Adobe Stock 490666017)

Si les études se font moins nombreuses sur le sujet, la prévalence des COVID long augmente, les symptômes de ce syndrome post-COVID pouvant perdurer plusieurs mois, voire plusieurs années. Cette recherche, menée au Lawson Health Research Institute (Londres) et publiée dans le Journal of Translational Medicine, suggère que les protéines du plasma sanguin contiennent les réponses pour mieux comprendre le COVID long : des modèles uniques de protéines plasmatiques sont ici identifiés chez les patients atteints et suggèrent de nouvelles cibles médicamenteuses possibles.

 

On sait aujourd’hui que 10 à 20 % des personnes diagnostiquées avec un COVID-19 recevront un diagnostic de COVID long. En d’autres termes près de 80 millions de personnes dans le monde pourraient souffrir des mois durant de ce syndrome, avec des symptômes à la fois physiques, mentaux et cognitifs.

 

« Ces patients présentent une grande variété de symptômes, qui peuvent inclure la fatigue, le brouillard cérébral et des difficultés respiratoires », rappelle ainsi l’un des auteurs principaux, le Dr Douglas Fraser, médecin en soins intensifs au London Health Sciences Centre (LHSC) : « la qualité de vie de ces patients peut être considérablement altérée, donc tout ce que nous pouvons faire pour en savoir plus sur ce syndrome et identifier les cibles thérapeutiques est essentiel ».

La protéomique pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques

Constituant « le protéome plasmatique », les protéines étudiées se trouvent dans le plasma sanguin et sont libérées par des cellules qui jouent souvent un rôle important dans la réponse immunitaire de l'organisme aux virus. L'équipe étudie ici comment ces protéines s'adaptent et évoluent dans le COVID long.

 

Comprendre ces mécanismes permet de mieux comprendre comment les patients sont affectés : l’équipe met ici en lumière plusieurs mécanismes possibles qui peuvent apporter un nouvel aperçu sur les mécanismes en cause dans la maladie. Les chercheurs ont prélevé et analysé des échantillons de plasma sanguin de patients ambulatoires atteints de COVID, de patients hospitalisés pour un COVID gravement malades, et d’un groupe de volontaires en bonne santé. De nouvelles technologies en protéomique ont permis l’analyse et le suivi de plus de 3.000 protéines dans ces échantillons de plasma sanguin. Les chercheurs ont pu déterminer des modèles de signalisation uniques à partir des protéines sanguines. Cette analyse révèle que :

 

  • les patients atteints de COVID de longue durée présentent une inflammation prolongée associée à des modifications de leurs cellules immunitaires et de leurs vaisseaux sanguins ;
  • ces changements peuvent entraîner des problèmes dans des organes spécifiques, comme le cerveau et le cœur ;
  • les protéines découvertes pourraient servir de futur test de diagnostic et révéler de nouvelles cibles médicamenteuses.

 

L'équipe travaille actuellement au développement de nouvelles thérapies médicamenteuses à partir de ces découvertes.

 

« Une fois ces modèles de signalisation identifiés dans le plasma sanguin, nous pouvons filtrer les bases de données de médicaments pour identifier les médicaments appropriés pour cibler ces changements chez les patients atteints de longue durée de COVID. Les médicaments identifiés peuvent ensuite faire l’objet d’essais cliniques ».