COVID LONG : Plus ou moins de risque après l’infection par Omicron ?
A-t-on plus ou moins de risque de développer une forme longue du COVID, après une infection par la variante Omicron ? Cette étude menée par des virologues de l’Université Martin-Luther de Halle-Wittenberg (Saxe) et publiée dans l’International Journal of Infectious Diseases, fait le bilan du risque de complications en fonction des différentes variantes en circulation.
Des symptômes à long terme peuvent en effet et fréquemment se développer après une infection à coronavirus. Et facteurs de risque de COVID long ou « syndrome post-COVID-19 », mal compris, font toujours l’objet de recherches. Le COVID long est ainsi devenu une source de préoccupation pour les systèmes de santé, d’autant que ses taux d’incidence sont élevés, de 20 à 50 % chez les patients COVID, et ses symptômes peuvent perdurer jusqu’à 2 ans.
Parmi les facteurs étudiés, la variante de coronavirus en circulation figure donc parmi les priorités.
« Il est essentiel de comprendre le lien entre le COVID et les différentes variantes du coronavirus, ainsi qu’avec les vaccinations et les infections passées », précise l’auteur principal, Sophie Diexer, chercheur en épidémiologie à l'Université de Halle. En ce qui concerne Omicron, un variant apparu en Afrique du Sud fin 2021 et qui circule de manière quasi-exclusive en France toujours en 2023, l’analyse aboutit à un risque moindre de COVID long. Ainsi, on pourrait dire, qu’au fil du temps et qu’avec l’apparition d’Omicron, le risque de développer un COVID long s’est affaibli.
Infection par Omicron, risque moindre de COVID long
L’étude a porté, dans le cadre du projet DigiHero à l’échelle allemande- sur les données recueillies auprès de 11.000 participants sur leurs antécédents d’infection, leur statut vaccinal et leurs symptômes post-infection. Les participants ont été interrogés sur 24 symptômes typiques du COVID long, et 2.822 participants ont déclaré avoir développé de tels symptômes :
- 406 soit 14 % : une fatigue intense,
- 237 soit 8 % : des maux de tête sévères,
- 202 soit 7 % : un essoufflement grave.
L’analyse conclut que :
- le taux de personnes développant un COVID long après une infection à Omicron est le plus faible : soit environ 3 à 4 fois inférieur après une infection par Omicron vs par la variante d’origine ;
- environ 50 % des patients diagnostiqués avec une infection COVID par la variante d’origine ont développé des symptômes persistants ;
- l’intensité des symptômes n’apparaît pas liée au variant du coronavirus ;
- si le taux de COVID long apparaît 3 à 4 fois plus faible avec Omicron, alors que la majorité des infections se sont produites pendant la circulation d’Omicron, cela signifie que la plupart des COVID longs sont issus néanmoins d’une infection à Omicron ;
- enfin, en cas de réinfection (par Omicron), le risque de forme longue est plus faible, si le patient n’a pas déjà développé un COVID long, après l’infection initiale.
Une bonne immunité naturelle s’est formée : si « le gros » des réinfections s’est, de la même manière, produit durant la période de circulation d’Omicron, l’analyse confirme ainsi, et plus largement, l’effet protecteur d’une première infection à coronavirus (immunité naturelle) : « Les personnes qui n’ont pas développé de symptômes persistants après leur infection initiale ont un risque significativement plus faible de développer un COVID long après une réinfection – vs les personnes infectées pour la première fois ».
D’autres études de suivi sont actuellement menées pour explorer la persistance des symptômes du COVID long, et, au-delà des symptômes généralement recensés, la persistance d’un large éventail de problèmes de santé.