COVID : Une découverte sur les séquelles pulmonaires
Cette recherche menée par une équipe du MELISA Institute (Chili) apporte une découverte importante sur les séquelles pulmonaires après l’infection COVID-19. Cette étude clinique translationnelle prospective, axée sur des caractéristiques cliniques telles que les comorbidités, la santé mentale, la santé physique, la fatigue, les fonctions cardiopulmonaires, entre autres précise les différentes manifestations pulmonaires observées et révèle, dans la revue Frontiers in Medicine, que le dysfonctionnement pulmonaire à long terme est associé à un âge avancé, à une détresse respiratoire aiguë et à la présence d'hypertension et de résistance à l'insuline.
En effet, pendant la pandémie de COVID-19, plusieurs types de séquelles, dont pulmonaires ou respiratoires, ont été identifiés chez des patients rétablis de l’infection. Ces séquelles ou symptômes, non imputables à d’autres cause que le COVID, ont caractérisé le « syndrome post-COVID » ou « COVID long ».
Ainsi, parmi les symptômes identifiés du COVID long, figurent plusieurs types de manifestations pulmonaires dont -citent les auteurs- :
- une altération de la tomodensitométrie après une infection, associée à la nécessité d'une ventilation mécanique invasive pendant la phase aiguë de la maladie,
- une réduction de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone, observée même 6 mois après le COVID ;
- un risque accru de séquelles pulmonaires à long terme, notamment des anomalies structurelles pulmonaires et une diffusion altérée de l’O2.
L’étude a donc cherché à préciser les séquelles pulmonaires post-COVID, à court et moyen terme, et éventuellement leurs facteurs de risque respectifs, sur une cohorte de patients, avant la disponibilité des vaccins. L’autre objectif était de déterminer les voies inflammatoires au niveau cellulaire et moléculaire, associées à une insuffisance pulmonaire soutenue au fil du temps.
60 sujets atteints de COVID-19 (léger, modéré ou sévère) ont ainsi été évalués 4 mois après l'infection, afin d’identifier ceux qui avaient développé un COVID long, avec des séquelles pulmonaires. Lorsque ces séquelles étaient diagnostiquées, les chercheurs identifiaient les principaux paramètres sous-jacents à cette pathologie pendant la phase aiguë, 4 mois puis 12 mois après l’infection. Les chercheurs ont également pris en compte certaines caractéristiques cliniques telles que les comorbidités, la santé mentale, la santé physique, la fatigue, les fonctions cardiopulmonaires et les caractéristiques du sommeil. Ces évaluations à 4 et à 12 mois révèlent en effet :
- une prévalence élevée, chez les patients à séquelles pulmonaires, de troubles du sommeil, de dysfonctionnement métabolique, de résistance à l’insuline et de diabète ;
- différents modèles d’évolution de ces patients avec séquelles pulmonaires au fil du temps ;
-
une association marquée entre ces séquelles pulmonaires, et un âge avancé, une détresse respiratoire aiguë, l'hypertension (HTA) et la résistance à l'insuline ;
- toujours chez les patients qui maintiennent des lésions pulmonaires, jusqu'à 12 mois après l'infection, un état hypoxique, une plus grande inflammation systémique affectant la paroi endothéliale, une réduction de la phagocytose, une augmentation du syndrome métabolique et de la résistance à l'insuline.
Les chercheurs concluent que ces patients atteints de COVID long, avec troubles respiratoires, devraient être suivis par des équipes multidisciplinaires et bénéficier de thérapies telles que des programmes adaptés d'exercice physique, de soutien en santé mentale et d'intervention nutritionnelle.
Alors qu’entre 10 et 20 % des personnes infectées par un COVID vont développer une forme longue de la maladie, il est essentiel de mieux définir les trajectoires spécifiques et les parcours de soins les plus adaptés.