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CRISE CARDIAQUE : La pollution sonore favorise la récidive

Actualité publiée il y a 2 mois 2 semaines 1 jour
ESC Congress
Se mettre au vert et au calme, après un premier évènement cardiovasculaire, c'est le conseil simple de 2 équipes allemande et française, qui confirment l’impact de la pollution sonore urbaine sur le risque cardiovasculaire et le pronostic après une crise cardiaque (Visuel Adobe Stock 79663075)

Se mettre au vert et au calme, après un premier évènement cardiovasculaire, c'est le conseil simple de 2 équipes allemande et française, qui confirment l’impact de la pollution sonore urbaine sur le risque cardiovasculaire et le pronostic après une crise cardiaque. Les conclusions, présentées au Congrès 2024 de l’European Society of Cardiology, apportent à la preuve des effets néfastes du bruit sur la santé cardiaque.

 

Ces recherches montrent que les adultes jeunes, âgés de 50 ans ou moins, ayant subi un infarctus précoce du myocarde ont été, en moyenne, exposés à des niveaux de bruit plus élevés que la population générale.

Le bruit urbain pourrait augmenter considérablement le risque d’infarctus du myocarde précoce,

soit chez les jeunes adultes, présentant de faibles facteurs de risque traditionnels. L’exposition au bruit devrait donc, selon les auteurs, être prise en compte dans les facteurs de risque courants d’événement cardiovasculaire, au même titre que le tabagisme ou le diabète, par exemple.

 

L’étude DECIBEL-MI, menée par une équipe du Bremer Institut für Herz- und Kreislaufforschung, (Brême, Allemagne) dans 2 villes européennes auprès de 430 patients, âgés de 50 ans ou moins et ayant subi un infarctus aigu du myocarde. L’analyse, qui a pris en compte les niveaux d’exposition au bruit, révèle :

 

  • une prévalence plus élevée de l’exposition au bruit chez ces participants, qu’en moyenne, en population générale ;
  • les patients atteints d’infarctus du myocarde et ayant un faible niveau de facteurs de risque traditionnels, tels que le tabagisme ou le diabète, ont en moyenne, été soumis à une exposition au bruit significativement plus élevée que les participants ayant un score de facteurs de risque traditionnels élevé.

Les modèles traditionnels d’évaluation du risque cardiovasculaire devraient être revus

Les modèles actuels ont en effet tendance à sous-estimer le risque cardiovasculaire chez les jeunes adultes considérés comme à faible risque. En intégrant l’exposition au bruit dans ces modèles, il serait possible d’identifier des personnes à risque élevé d’infarctus du myocarde, non détecté par les modèles de prédiction standards.

 

Une étude distincte, ENVI-MI, réalisée par une équipe de l’Université de Bourgogne et de l’hôpital de Dijon, a évalué l’impact de l’exposition au bruit environnemental sur le pronostic après un premier infarctus du myocarde, chez 864 patients hospitalisés pour un infarctus aigu du myocarde ayant survécu au moins 28 jours après l’infarctus. L’analyse confirme en effet une forte association entre l’exposition au bruit urbain, en particulier la nuit, et un pronostic plus sombre à 1 an après un premier infarctus du myocarde. L’analyse relève notamment :

 

  • une augmentation de 25 % du risque d’AVC majeur pour chaque augmentation de 10 dB(A) du bruit pendant la nuit et cela, indépendamment de la pollution de l’air, du niveau socio-économique et d’autres facteurs de confusion.

 

Ainsi, l’exposition au bruit peut affecter le pronostic cardiovasculaire.

 

Si des études prospectives de plus grande envergure devront encore confirmer ces données, il est temps de mettre en œuvre, soulignent les chercheurs, des stratégies de prévention contre cette forme de pollution, une prévention qui reste largement négligée.


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