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CRISE CARDIAQUE : Reprendre le travail après, c’est bénéfique !

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 2 semaines
European Journal of Preventive Cardiology
Se remettre au travail après une crise cardiaque quand on le peut est bénéfique, et cela participe même à achever la récupération

Se remettre au travail après une crise cardiaque quand on le peut, est bénéfique, et cela participe même à consolider la récupération, souligne cette étude publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology, une revue de la Société européenne de cardiologie. Après une crise cardiaque, il est très rare que les patients soient physiquement incapables de reprendre leurs activités, ajoutent les chercheurs de l'université de Potsdam (Allemagne).

 

Entre 67% et 93% des patients atteints de syndrome coronarien aigu, ayant subi une crise cardiaque ou souffrant d’angor instable (douleur thoracique) reprennent leur travail dans un délai de 2 à 3 mois. Mais après un an, 1 sur 4 s’arrête à nouveau. Parmi les plus de 55 ans, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de retrouver leur emploi. Cette étude expose les raisons de cet échec et apporte des conseils pratiques pour réintégrer avec succès son activité professionnelle.

 

La probabilité de reprendre le travail dépend principalement du patient : les patients souhaitent-ils ou non revenir en arrière ? L’écoute du patient est en effet déterminante. Ensuite, d’autres facteurs psychologiques sont également à prendre en compte dont la perte de confiance en soi, la dépression et l’anxiété, ces facteurs étant prédictifs de « l’échec du retour ». La condition médicale du patient combinée au type de travail a évidemment également un impact. Les personnes ayant un emploi à forte pénibilité peuvent avoir des difficultés s'ils souffrent d'insuffisance cardiaque, d'instabilité du rythme ou d'ischémie cardiaques car ces conditions réduisent les performances physiques. Les personnes ayant des dispositifs cardiaques implantés devront éviter les lieux de travail présentant des champs électriques.

 

Plus de pression pour les soutiens de famille…L’auteur principal, le Dr Reibis souligne qu’« il existe cette idée traditionnelle selon laquelle l'homme doit reprendre rapidement son travail parce qu'il est soutien de famille ». C’est le cas de nombreuses femmes aussi. Donc l’idée d’une réintégration des femmes dans leur emploi ne dépendant que de leur volonté, est à combattre. Le statut socio-économique du foyer et le type d’emploi occupé sont donc 2 facteurs déterminants dans la reprise du travail après une crise cardiaque.

 

Quelques conseils au patient pour une reprise réussie :

  • L’observance de la réadaptation cardiaque est primordiale. Or la moitié des patients ne s’y conforment pas ;
  • plus que jamais, l’adoption sans faille d’un mode de vie sain est primordiale ;
  • le suivi personnalisé par le cardiologue, mais également par un psychologue, un kinésithérapeute, voire un aide « social » est également déterminant ;
  • la reprise de l’activité doit être progressive si nécessaire et de préférence : cela signifie moins d’heures au début, le télétravail au moins une fois par semaine, des pauses régulières et, si nécessaire, la délégation d’une partie des responsabilités ou de la charge de travail ;
  • le médecin de famille et / ou référent joue durant cette période un rôle de suivi essentiel.

 

 

Les auteurs prônent « la dédramatisation » : « Le meilleur moyen est de reprendre le travail que vous connaissez. Les patients qui ont subi une « petite » crise cardiaque avec restauration complète du flux sanguin, qui observent leur traitement et qui ne portent pas de dispositif implanté peuvent faire leur travail comme avant, sans prendre de précaution ». Pour les patients plus affectés : « Au cours des premiers mois, si vous ne pouvez pas gérer votre charge de travail, réduisez-la. N'attendez pas que cela devienne ingérable. Essayez de réduire le stress en délégant certaines responsabilités durant quelques mois … ».

 

Quel suivi après la reprise ? Un suivi spécifique après la reprise du travail n’est pas nécessaire pour les patients qui ne présentent aucun signe de dépression ou d’anxiété, se sentent optimistes quant à leur capacité de travail et satisfont sans difficulté aux exigences physiques. Une surveillance plus rigoureuse est en revanche nécessaire pour les patients rencontrant après la reprise des problèmes au travail, principalement en raison de comorbidités telles que l'obésité et le diabète ou de facteurs comme le tabagisme.

 

Ces patients auront besoin de manière continue de stratégies d'adaptation et de soutien. Ils pourront suivre un programme de réadaptation cardiaque plus complet et plus long. Il est très important enfin qu'ils maintiennent le contact avec leur médecin généraliste ou la médecine du travail.


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