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CRISE des OPIOÏDES : S’attaquer aux combinaisons Fentanyl, méthamphétamine ou autres stimulants

Actualité publiée il y a 14 heures 45 min 9 sec
JAMA Network Open
Le fentanyl, l’opioïde le plus largement utilisé, l’est fréquemment hors prescription en combinaison avec la méthamphétamine, la cocaïne, d’autres substances et stimulants (Visuel Adobe Stock 295203287)

Dans la réalité, le fentanyl, l’opioïde le plus largement utilisé, l’est fréquemment hors prescription en combinaison avec la méthamphétamine, la cocaïne, d’autres substances et stimulants. Cependant l'élargissement des options de traitement, l'augmentation de la distribution de naloxone et les campagnes d'éducation ciblées semblent aujourd’hui permettre une réduction de 37 % des décès par overdose d'opioïdes combinés aux stimulants autres que la cocaïne. C’est donc l’espoir apporté par cette étude menée à l’Ohio State University, qui démontre, ici dans le JAMA Network Open, qu’il pourrait donc être possible de mieux gérer ces addictions et cette crise des opioïdes.

 

Ces données sont issues de l’analyse des résultats secondaires de l'étude HEALing (Helping to End Addiction Long-Term) Communities Study (HCS), qui a testé une intervention basée sur des preuves, visant à réduire les décès par overdose dans plusieurs États (le Kentucky, le Massachusetts, New York et l'Ohio).

 

En cause, et en ligne de mire, les taux de mortalité élevés liés à des combinaisons spécifiques d’opioïdes avec des stimulants autres que la cocaïne : c’est, le plus souvent, du fentanyl mélangé à de la méthamphétamine. Ces combinaisons évaluées à un niveau de prévalence de 14,1 pour 100.000 adultes dans les communautés témoins n’ayant pas bénéficié de l’intervention ont été réduites à un niveau de 8,9 pour 100.000 adultes dans ces mêmes communautés, via l’intervention HCS.

 

L’un des auteurs principaux, Bridget Freisthler, professeure à l’université d’État de l’Ohio résume ces conclusions : « nous avons aujourd’hui un nouveau groupe de personnes qui développent une dépendance aux opioïdes. Cependant, il paraît ainsi possible de réduire les décès par overdose impliquant cette combinaison d’opioïdes, principalement le fentanyl et les psychostimulants, sans compter la cocaïne, car c’est la tendance de l’épidémie que nous observons actuellement ».

 

Lorsque le National Institutes of Health (NIH) ont lancé l’étude HEALing Communities en 2019, différentes organisations communautaires ont alors mis en œuvre 615 stratégies pour lutter contre les décès par overdose liés aux opioïdes dans les milieux de soins de santé, les organisations judiciaires et de soutien. Sur la base de données indiquant quelles interventions étaient les mieux adaptées aux zones qu’elles desservaient, les agences ont sélectionné parmi trois « menus » de pratiques fondées sur des données probantes axées sur l’éducation aux overdoses et la distribution de naloxone, l’augmentation de l’exposition aux médicaments pour les troubles liés à la consommation d’opioïdes et la prescription plus sûre d’opioïdes. Cependant, en juin 2024, plusieurs bilans montraient que l’intervention n’avait pas permis de réduction statistiquement significative des taux de décès par overdose d’opioïdes au cours de la période d’évaluation.

 

Cette nouvelle analyse fait valoir :

  • une réduction de l’incidence des overdoses estimée à 8 % ;

  • que plus de 40 % des décès par overdose impliquent la combinaison d’au moins un opioïde et d’un stimulant, confirmant un problème de substances multiples, et pas seulement d’un problème de fentanyl ou d’opioïdes ;
  • l’information des communautés sur le potentiel de la naloxone à prévenir les décès par surdose chez les personnes qui consomment plusieurs substances à la fois, via les campagnes de communication ciblées mises en œuvre par les associations participantes, a peut-être contribué à prévenir les décès.

« Les associations participantes ont très bien défendu leurs intérêts »,

ajoutent les auteurs. Il est donc possible de mettre en œuvre de meilleures pratiques, via la communication et la sensibilisation qui commencent et continueront à démontrer cet impact positif.

 

 «Nous devons continuer à améliorer la compréhension de cette crise et à réduire les décès par surdose afin qu’une autre génération ne subisse pas le même traumatisme ».


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