CRYOBIOLOGIE: Ils revivent après 30 ans passés dans la glace
Ce sont des tardigrades microscopiques ou minuscules oursons d’eau qui mesurent 0,2 mm environ. Mais, en dépit ou grâce à leur taille minuscule, ils ne semblent pas être affectés par ces 30 années passées dans les glaces. Explication dans la revue spécialisée Cryobiology : ces animaux ont la capacité de stopper « temporairement » leur métabolisme sous l’action de certains stimuli dont le froid, c’est ce qu’on appelle la cryptobiose.
D'autres nématodes ont déjà été réanimés après être restés déshydratés durant 39 années ou congelés pendant 25 ans. En ce qui concerne les tardigrades, le record s'établit à 9 ans pour les œufs « séchés » et à 8 ans pour les nématodes en état congelé. Si de précédentes études ont rapporté la survie cryptobiotique d'animaux microscopiques, la reprise de la reproduction n'a jamais été rapportée. Ici, les chercheurs ont récupéré ces tardigrades à partir d'un échantillon de mousse congelée recueillie dans les glaces de l'Antarctique en novembre 1983. En mai 2014, la mousse a été décongelée (à 3 °C pendant 24 h) puis trempée dans l'eau durant 24 h. 2 tardigrades et un oeuf ont été recueillis à partir de cet échantillon et élevés sur des plaques d'agar avec des algues pour nourriture. Un des tardigrades est reparti et un autre, issu de l'œuf, a vécu et s'est reproduit avec succès. De ses 15 œufs, 7 ont éclos avec succès. Les descendants ont été identifiés comme étant morphologiquement des Acutuncus Antarcticus, une espèce endémique de l'Antarctique.
Juste un peu plus de temps pour récupérer…En fait, écrivent les chercheurs, la seule conséquence éventuelle de 30 années de congélation a été le temps de récupération nécessaire des fonctions de base et de reproduction. Aucun dommage évident n'a été observé chez le tardigrade sorti de l'œuf.
Un modèle passionnant pour ces chercheurs qui tentent de démêler les mécanismes qui sous-tendent la survie à long terme de ces organismes cryptobiotiques en étudiant notamment leur capacité remarquable à préserver et/ou réparer leur ADN.
Source: Cryobiology February 2016 doi:10.1016/j.cryobiol.2015.12.003 Recovery and reproduction of an Antarctic tardigrade retrieved from a moss sample frozen for over 30 years (Vidéo@Megumu Tsujimoto -NIPR)
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