CURCUMA et curcumine, des ressources antivirales inexploitées ?
La curcumine, un composé naturel présent dans le curcuma pourrait aussi bien présenter des propriétés antivirales précieuses. En particulier contre les infections contre lesquelles il n’existe pas encore de vaccin. Ici, c’est contre le virus de la gastro-entérite transmissible, un coronavirus du groupe alpha qui s’attaque au porc, que le composé révèle tout son potentiel. Mais le spectre antiviral pourrait être beaucoup plus large, soulignent ces virologues de la Wuhan University, dans le Journal of General Virology.
De très nombreuses études ont déjà documenté les bienfaits antioxydants, anti-inflammatoires et anticancéreux du curcuma ou safran des Indes. Ses effets sont liés à sa capacité à réduire le stress oxydatif associé à de très nombreuses pathologies, dont l’arthrose, la colite ulcéreuse, la pancréatite, l’arthrite ou même le syndrome du côlon irritable. Ses vertus digestives, qui sont surtout liées à la stimulation de la sécrétion de mucus gastrique, ses effets bénéfiques sur l’appétit, et son effet anti-inflammatoire remarquable ont également été développés. Cette étude révèle que la curcumine peut également avoir une action antivirale : ici, le composé se montre efficace à contrer le virus de la gastro-entérite transmissible (TGEV) - un coronavirus du groupe alpha qui infecte les porcs.
Le triple effet antiviral de la curcumine
L’équipe de recherche a d’abord regardé in vitro, sur des lignées de cellules expérimentales comment différentes concentrations de curcumine pouvaient protéger contre une exposition ultérieure au virus de la gastroentérite transmissible. Elle constate que des concentrations plus élevées de curcumine réduisent le nombre de particules virales en culture cellulaire.
Quels processus ? La curcumine contre le virus de plusieurs façons :
- en tuant directement le virus avant qu'il ne puisse infecter la cellule ;
- en s'intégrant à l'enveloppe virale pour « inactiver » ensuite le virus ;
- en modifiant le métabolisme des cellules pour empêcher l’entrée du virus.
La curcumine montre ainsi un grand potentiel dans la prévention de l'infection virale- et ici à TGEV. D’autant qu’il a déjà été démontré que la curcumine inhibe la réplication d'autres types de virus, notamment le virus de la dengue, l'hépatite B et le virus Zika.
En cette ére de grandes difficultés dans la prévention et le contrôle des maladies virales,
surtout quand il n'y a pas de vaccins efficaces, la médecine traditionnelle peut, dans certains cas prendre le relai ou venir en complément des traitements pharmacologiques standards.
Les recherches vont se poursuivre in vivo afin d’évaluer plus largement les propriétés antivirales inexploitées de la curcumine.