DÉMENCE : Comment le mode de vie peut changer la partie
Cette équipe de la Monash University (Melbourne) soutient à nouveau l’importance de rester cognitivement actif mais pas "forcément socialement connecté", à l’âge avancé, pour prévenir le risque de démence. Ces données, présentées dans le JAMA Network Open, incitent, en matière de prévention des démences à se concentrer sur des activités cognitives et intellectuelles.
L’équipe australienne a voulu s’assurer que les activités socialement et mentalement stimulantes étaient bien associées à une réduction du risque de démence chez les personnes âgées de 70 ans et plus, en bonne santé. L’étude aboutit à une conclusion surprenante, la stimulation cognitive mais pas les interactions sociales, apporte ces bénéfices.
L’étude de cohorte ASPREE a suivi, de mars 2010 à novembre 2020, 10.318 personnes âgées, exemptes de déficience cognitive à l’inclusion, et a évalué leur participation à des activités éducatives pour adultes (suivre des cours, utiliser un ordinateur et écrire des lettres ou des journaux) et à des activités mentales (jouer à des jeux, aux cartes ou aux échecs et faire des mots croisés ou des puzzles) ainsi qu’à des activités sociales. 19 mesures des activités de loisirs et sociales (dont l’utilisation des réseaux sociaux) ont été évaluées au départ puis classées à l'aide d'une analyse factorielle exploratoire. L’analyse révèle que :
-
La pratique de ces activités « éducatives » ou cognitives est bien associée à un risque réduit de démence sur 10 ans ;
- mais ce n’est pas le cas des sorties et les interactions sociales, qui n’apparaissent aucunement associées au risque de démence;
- précisément, un engagement plus fréquent dans des activités littéraires (comme écrire des lettres ou tenir un journal, utiliser un ordinateur et suivre des cours) et dans des activités mentales actives (jeux de cartes, échecs, mots croisés, puzzles) est associé à une réduction de 11 % du risque de démence ;
- l’engagement dans des activités artistiques créatives et dans des activités mentales passives (lecture de livres, de journaux ou de magazines ; regarder la télévision et écouter de la musique) à un risque réduit de 7 % de démence ;
- en revanche, les réseaux interpersonnels, les activités sociales et les sorties extérieures n'apparaissent pas associés au risque de démence.
Certains types d'activités stimulantes sur le plan cognitif peuvent donc considérablement aider à prévenir la démence chez les personnes âgées.
Alors que la solitude entraîne aussi des effets néfastes, l’étude ne contredit pas les avantages des interactions sociales à l’âge avancé, sur un plan plus strictement cognitif et sur la réduction du risque de démence.
Cependant, la recherche est donc plus favorable à la pratiques d’activités intellectuelles.
Avec des implications pour les politiques de soins gériatriques et les interventions communautaires de prévention de la démence.
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