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DÉMENCE et DÉCLIN COGNITIF : La viande rouge, un facteur aussi ?

Actualité publiée il y a 2 heures 54 min 51 sec
Neurology
Est-ce via un effet cérébrovasculaire notamment ? Mais la viande rouge et ses produits semblent avoir un effet délétère sur le cerveau (Visuel Adobe Stock 73374113)

Est-ce via un effet cérébrovasculaire notamment ? Mais la viande rouge et ses produits semblent avoir un effet délétère sur le cerveau, en augmentant le risque de démence et de déclin cognitif. C’est la conclusion de cette étude menée par une équipe du Mass General Brigham (Boston) qui suggère, dans la revue Neurology, que les régimes occidentaux, riches en viandes transformées, notamment les charcuteries, sont associés à un risque de démence accru.

 

Ces résultats, observés chez des participants suivis pendant plus de 40 ans, soulignent à nouveau que le remplacement des protéines de la viande rouge transformée par des protéines végétales (noix, légumineuses, poisson) peut réduire ce risque et jusqu’à 20 %.

 

L’un des auteurs, le Dr Daniel Wang, du Brigham and Women’s Hospital, membre fondateur du système de santé Mass General Brigham rappelle que : « les recommandations alimentaires ont tendance à se concentrer sur la réduction des risques de maladies chroniques comme les maladies cardiaques et le diabète, et à négliger la santé cognitive pourtant liée à ces maladies ».

 

Ce constat est primordial avec le vieillissement des populations et l’augmentation simultanée de la prévalence des démences.

 

L’étude a suivi 133.771 participants -de la Nurses’ Health Study (NHS) et de la Health Professionals Follow-Up Study (HPFS)-, âgés en moyenne de 49 ans au départ, dont 11.173 ont reçu un diagnostic de démence. L’analyse des données de santé révèle que :

 

  • les participants consommant en moyenne un quart ou plus d'une portion quotidienne de viande rouge transformée (environ deux tranches de bacon, une tranche et demie de mortadelle ou un hot-dog), vs une quantité minime, présentent un risque accru de 13 % de  démence, après prise en compte de nombreux facteurs cliniques, démographiques et de mode de vie – dont les antécédents familiaux de démence ;
  • ces mêmes participants obtiennent des scores moindres aux tests cognitifs ;
  • leur vieillissement cognitif s’accélère d'environ 1,6 an par portion quotidienne moyenne de viande transformée consommée chaque jour ;
  • le déclin cognitif subjectif autodéclaré, un marqueur prédictif du déclin cognitif clinique est également associé à la consommation de viandes transformées ou non transformées (comme le bœuf, le porc et le hamburger) ;
  • ce risque de déclin cognitif subjectif autodéclaré augmente de 14 % avec un quart ou plus de portion de viande transformée par jour ;
  • ce risque de déclin cognitif subjectif autodéclaré augmente de 16 % pour ceux qui consomment 1 à  plusieurs portions quotidiennes de viande non transformée.

 

D’autres recherches vont être menées sur les facteurs liant la viande rouge au risque de démence, en particulier ceux qui impliquent le microbiome intestinal.

 

  • Le N-oxyde de triméthylamine (TMAO), un produit de la dégradation bactérienne de la viande, pourrait accroître le dysfonctionnement cognitif

en raison de ses effets sur l’agrégation des protéines amyloïdes et tau, impliquées dans la maladie d’Alzheimer. La teneur en graisses saturées et en sel de la viande rouge peut également nuire à la santé des cellules cérébrales et à la santé cérébrovasculaire.

 

Des études de cohorte à grande échelle et à long terme restent essentielles pour étudier les démences qui peuvent se développer sur plusieurs décennies, comprendre leurs mécanismes et mettre en œuvre les bonnes interventions.


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