DÉMENCE VASCULAIRE : En cas de fibrillation, les anticoagulants pourraient réduire le risque
En substance, quand il s'agit de prévenir la démence, ce qui est bon pour le cœur est souvent aussi bon pour le cerveau. Cette étude suédoise, présentée dans l’European Heart Journal, révèle ainsi qu’en cas de fibrillation auriculaire (arythmie), les anticoagulants courants peuvent réduire de moitié le risque de démence.
La fibrillation auriculaire (FA) est une affection cardiaque qui provoque un rythme cardiaque irrégulier et souvent anormalement rapide. Le sang devient plus susceptible de coaguler, ce qui peut conduire à l’accident vasculaire cérébral (AVC). La plupart des personnes atteintes de FA se voient prescrire des anticoagulants. Elles présentent également un risque accru de démence en raison d’une accumulation de caillots dans les vaisseaux sanguins du cerveau.
Les chercheurs de l'hôpital universitaire Danderyds (Stockholm) ont analysé les dossiers des patients à diagnostic de FA, en Suède de 2006 à 2014, à l'exclusion de ceux déjà diagnostiqués avec une démence. Ils ont pris en compte la prescription d’anticoagulants dans les 30 jours suivant le diagnostic de FA et les diagnostics de démence sur une période de suivi de 3 ans en moyenne. Après ajustement pour les facteurs de confusion, ils ont calculé le risque d'AVC, mais également d’autres conditions, dont l’incidence des chutes, la grippe, le diabète et les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPCO). L’analyse constate que les patients atteints de FA et sous anticoagulants de type warfarine, présentent un risque de démence réduit de 29% vs l’absence de prescription d’anticoagulants. Précisément,
- 26.210 des 444.106 participants ont été diagnostiqués avec démence, soit un taux de 1,73%/an ;
- la prise d’anticoagulants peu après le diagnostic de FA est associée à un risque réduit de 29% de démence ;
- aucune différence n’est constatée entre les taux de démence en fonction du type d’anticoagulants prescrit (warfarine, clopidogrel) ;
- la prise d’anticoagulants 80% du temps est associe à une réduction de 48% du risque de démence vs l’absence totale de prescription ;
- aucune association n’est identifiée entre les anticoagulants et les chutes ou la grippe, en revanche leur utilisation est associée à un risque très légèrement augmenté de diabète et de MPOC.
- au-delà de l’absence de prescription d'anticoagulants, l'âge avancé, la maladie de Parkinson et l'abus d'alcool s’avèrent les facteurs les plus fortement associés au risque de démence.
Des données d’association certes, mais qui suggèrent fortement que le traitement anticoagulant oral protège contre la démence dans la fibrillation auriculaire. Il reste bien évidemment à valider la relation entre la prescription d’anticoagulants chez les patients atteints de FA et la réduction du risque de démence par un essai contrôlé randomisé.
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