DÉPRESSION : Le tribut plus lourd de la pandémie COVID ?
La pandémie de COVID-19 a augmenté les taux et la gravité de la dépression, chez des personnes infectées ou non, relève cette équipe de chercheurs de l’Intermountain Health (Utah), avec cette recherche présentée lors de la 72è Réunion scientifique de l’American College of Cardiology’s (ACC).
La pandémie de COVID-19 a modifié à peu près tous les aspects de la vie quotidienne. Les mesures barrières et de distanciation sociale, l’ensemble toujours changeant et donc incertain des règles de vie et les restrictions ont favorisé le développement d’un stress ambiant et accru un peu plus l’isolement de nombreuses personnes. Ce contexte a eu un impact considérable sur la santé mentale de millions personnes, qu’elles aient été infectées ou non par le COVID-19.
L’étude : les chercheurs de Salt Lake City ont suivi 135.864 patients de l’Intermountain Health évalués via l’échelle « PHQ-9 » pour leurs symptômes de dépression, entre le 1er janvier 2016 et avril 2022. L’échelle apporte un score qui permet de qualifier la dépression en « aucune » (<10), « légère » (10-14), « modérée » (15-19) et « sévère » (>20). L’analyse constate :
-
une augmentation significative, durant le suivi, des scores de dépression,
selon l'échelle PHQ-9, le score moyen PHQ-9 augmentant de 1,5 point ;
- avant la pandémie, environ 45 % des patients signalaient un certain degré de dépression ;
- en 2021, ce sont 55% des participants qui présentent au moins un certain degré de dépression ;
- aucune différence significative n’est relevée entre les scores des patients COVID positifs et négatifs.
- Ainsi, les symptômes de dépression ont globalement augmenté de manière significative pendant la pandémie, durant laquelle, plus de la moitié de tous les patients ont signalé, à un moment donné et à un certain degré des symptômes dépressifs pertinents ;
« Peu importait qu'un patient soit positif ou négatif pour le virus »,
commente l’auteur principal, Heidi T. May, épidémiologiste à l’Intermountain Health.
Dépression et maladies chroniques : une mauvaise santé mentale peut avoir un impact significatif sur le développement de maladies chroniques, dont cardiovasculaires : on sait que la dépression, l'anxiété, le stress et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) sont liés à des taux plus élevés d'hypertension artérielle (HTA) et à des niveaux plus élevés de cortisol, ce qui peut favoriser l’accumulation de calcium dans les artères et l’apparition de maladies métaboliques et cardiovasculaires.
« Alors que la dépression est un facteur de risque de maladie chronique, il est aujourd’hui primordial d'atténuer ces symptômes de dépression, présents chez une grande partie de la population. Le dépistage en santé mentale s’impose désormais, dans tout parcours de soins primaires ».
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