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DÉPRESSION POST-PARTUM : Et si elle se détectait dans le rythme cardiaque du bébé ?

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 3 semaines
European College of Neuropsychopharmacology
Le rythme cardiaque du bébé révèle le stress d'avoir une mère déprimée ou anxieuse (Visuel Adobe Stock 58101436)

Car le rythme cardiaque du bébé révèle le stress d'avoir une mère déprimée ou anxieuse, révèle cette étude d’une équipe de pédiatres de l'Université de Heidelberg (Allemagne). Ces scientifiques ont montré que les bébés de mères souffrant d'anxiété ou de dépression présentent des signes physiologiquement plus forts de stress que les bébés de mères équilibrées et en bonne santé, lorsqu'ils sont soumis à un test de stress standard. Ces bébés présentent une fréquence cardiaque considérablement accrue, ce qui, selon les chercheurs, pourrait entraîner un stress émotionnel croissant au fur et à mesure du développement de l'enfant.

 

Il est maintenant bien connu que l'interaction de la mère et de l'enfant, en particulier dans les premiers mois de la vie, joue un rôle considérable dans le bon développement de l’enfant. Cependant on estime qu’environ 10% des jeunes mères vont souffrir de dépression post-natale ou post-partum et qu’un pourcentage non négligeable d’entre elles peut souffrir également de troubles de l’humeur, de dépression et d’anxiété, pré-existants à la conception. Ces troubles entraînent des difficultés à réguler les humeurs négatives du nourrisson, peuvent créer un sentiment d’insécurité chez les enfants. Au total, les chercheurs estiment qu’environ 20% des femmes en âge de concevoir, ou durant la période périnatale vont connaître des troubles de l'humeur.

Le stress de la mère se reflète dans la fréquence cardiaque du bébé

L'effet d’une mère « émotionnellement distante » pour le nourrissons a été démontré dans le célèbre « Still Face Experiment » conçu pour la première fois dans les années 1970 : la mère est invitée à interagir de manière ludique avec son bébé, puis à arrêter toute interaction, avant de reprendre le contact normal avec l’enfant. Au cours de la phase « Still-Face », le bébé présente une émotivité négative accrue ainsi qu'une réduction de l'engagement social et un comportement d'évitement.

 

Retrait de la mère et augmentation de la fréquence cardiaque du bébé : ici, les chercheurs ont recruté 50 mères et leurs bébés dont 20 mères souffrant de dépression ou de troubles anxieux au moment de la naissance, et 30 témoins en bonne santé psychologique. Chaque couple mère-bébé a passé le test « Still-Face ». Tout au long du test, les chercheurs ont mesuré les fréquences cardiaques de la mère et du bébé. L’expérience montre que pendant la période « Still-Face » ou de retrait de l'attention de leurs mères, les bébés de mères anxieuses ou déprimées présentent une augmentation significative de la fréquence cardiaque, en moyenne de 8 battements par minute (vs les bébés de mères en bonne santé). Ces bébés sont par ailleurs décrits par leur mère comme ayant un tempérament plus difficile.

 

Stress de la mère, stress du bébé : c’est la première étude à documenter cet effet physique chez le nourrisson dès l’âge de 3 mois. Un constat important, alors qu’une fréquence cardiaque élevée peut favoriser d'autres processus sous-jacent au stress physiologique ce qui finalement peut conduire à des troubles psychologiques durables, explique l’auteur principal, le Dr Fabio Blanco-Dormond de l'Université de Heidelberg : « Nous constatons que si une mère est anxieuse ou déprimée, son bébé répond plus fortement au stress pendant le test que les bébés de mères en bonne santé. L’augmentation de la fréquence cardiaque est statistiquement significative et d’une moyenne de 8 battements par minute pendant la phase de non-interaction ».

 

L’équipe va valider ces résultats sur un échantillon plus large de couples mères-enfants cependant ces résultats préliminaires rappellent qu'il est primordial, pour un bon suivi du développement des petits enfants, de diagnostiquer et de traiter les troubles dépressifs et anxieux chez les jeunes mères, car ces troubles ont un impact immédiat sur le système de stress du bébé et favorisent le risque de troubles de l'humeur chez l’enfant plus tard dans la vie.

 

« La plupart des troubles de l'humeur post-partum commencent pendant, voire avant la grossesse, le diagnostic précoce est donc essentiel ».


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