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DÉPRESSION : Premiers indices de détection chez les jeunes

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 1 jour
CMAJ
Les médecins et les professionnels des soins primaires sont en première ligne pour la détecter, mais comment ? (Visuel Adobe Stock 536523942)

Les médecins et les professionnels des soins primaires sont en première ligne pour la détecter, mais comment ? Comment diagnostiquer et gérer la dépression chez les adolescents ? Cette revue efficace, destinée aux médecins des services de soins primaires, apporte une feuille de route pratique pour détecter et prendre en charge cette condition de plus en plus courante, mais sous-détectée, chez les adolescents. Ces directives synthétiques, proposées dans Canadian Medical Association Journal (CMAJ) répondent à la fois au grand nombre de dépressions non traitées chez les jeunes mais aussi au manque de confiance des professionnels de santé dans leur capacité à prendre soin de ces adolescents.

 

40 % des patients souffrant de dépression l’ont développée avant l'âge adulte,

souligne l’auteur principal, le Dr Daphne Korczak, psychiatre au Hospital for Sick Children (SickKids) et à l'Université de Toronto. La prévalence de la dépression chez les adolescents augmente avec l'âge et est liée à une moins bonne santé physique et mentale à l'âge adulte. Selon les estimations prépandémiques, la dépression touchait 13 à 15 % des adolescents, les études plus récentes ont porté ce taux aux alentours de 25 % dans les pays riches.

 

L'étude a passé en revue les études les plus récentes et les lignes directrices de pratique clinique du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Parmi ses principales conclusions et en synthèse :

 

La détection et le diagnostic reposent sur des signes cliniques tels que l'irritabilité, la tristesse, les troubles de l’humeur, la fatigue chronique, les troubles du sommeil, la diminution du plaisir lié aux activités et de la satisfaction de la vie, les difficultés de concentration ;

 

Les chercheurs, qui précisent bien la différence entre un dépistage et une évaluation diagnostique, évoquent l’intérêt d’un dépistage « primaire » généralisé chez les adolescents, bien que davantage de recherches sur cette politique restent nécessaires.

 

La prise en charge en soins primaires, devrait déjà être pluridisciplinaire, englobant la recherche et la prise en compte des facteurs de stress sous-jacents et des autres troubles de la santé mentale, les changements de mode de vie et la santé physique, la psychothérapie et d’éventuels traitements médicamenteux (antidépresseurs par exemple). Une prise en charge multidisciplinaire qui s'impose d'autant plus que

plus de 60 % des adolescents atteints de trouble dépressif majeur souffrent également d'au moins un autre problème de santé mentale :

Parmi ces « comorbidités mentales » de la dépression figurent les troubles anxieux, le trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité -TDAH) et les troubles de l’apprentissage. Ces autres problèmes de santé mentale peuvent compliquer le diagnostic et le traitement de la dépression, car certains symptômes se chevauchent, y compris entre certaines maladies physiques et la dépression.

 

Les auteurs concluent par ce message :

« La dépression est une affection de plus en plus courante mais traitable chez les adolescents ».

D’autres études sont d’ores et déjà prévues pour mieux connaître et prendre en compte les effets dramatiques de la pandémie de COVID-19 sur la dépression, dont son incidence et sa sévérité chez les jeunes.


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