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DÉSINFECTION, CICATRISATION : La salive en question ?

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 5 jours
FASEB Journal
La salive est un facteur clé antimicrobien et réparateur

La salive est un facteur clé antimicrobien et réparateur capable d’accélérer la cicatrisation des plaies dans la muqueuse buccale. Un effet bénéfique lié à la présence de peptides spécifiques dans la salive, comme les histatines. Cette équipe chilienne décrypte comment l'histatine-1 favorise l'angiogenèse et l’épithélialisation via l'adhérence des cellules endothéliales, la propagation de la fibronectine, ainsi que la migration des cellules endothéliales pour la fermeture de la plaie. Des données présentées dans le FASEB Journal qui, si elles confirment la capacité cicatrisante de la salive ne signifient pas à ce stade qu’un bisou humide sur le genou blessé d’un enfant aura un effet désinfectant et cicatrisant !

 

Les chercheurs de l’Universidad de Chile et de la Pontificia Universidad Católica de Chile confirment néanmoins avec ces travaux que l’histatine-1, présent en forte concentration dans la salive humaine, est un peptide antimicrobien. Ce peptide a déjà été documenté comme un promoteur de la migration des kératinocytes et des fibroblastes in vitro. Ils démontrent ici in vitro et in vivo que l'histatine-1 favorise aussi l'angiogenèse, l'adhérence des cellules endothéliales et différents processus favorables à la fermeture d’une plaie.

 

De nombreux tests in vitro et in vivo décryptent le rôle clé de la salive :

-Les chercheurs ont d’abord regardé si l'histatine-1 était biologiquement active en la mélangeant avec des cellules infectées par la levure de candida (un type de champignon pouvant causer des infections de plaie) et vérifié que l'histatine-1 ralentissait bien la croissance de la levure.

-Ensuite, les chercheurs ont testé l'histatine-1 sur les cellules de la peau cultivées puis « blessées » pour voir à quelle vitesse intervenait la « cicatrisation ».

-Ensuite, d’autres expériences menées sur des cellules cutanées cultivées ont cherché à décrypter comment l'histatine-1 affectait le mouvement des cellules et leur capacité de propagation puis d’adhérence.

-Enfin, des tests ont été menés sur des œufs de poule fécondés car membrane autour de l'embryon (membrane chorioallantoïde) permet de voir facilement la croissance des nouveaux vaisseaux sanguins. Les chercheurs ont créé une rupture dans la membrane, introduit histatin-1 et évalué l’effet sur la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins.

-Enfin, certaines des expériences ont été répétées avec de la salive naturelle de donneurs humains, et avec de la salive privée partiellement ou totalement d’histatine-1.

 

 

Globalement, l’équipe constate que l'histatine-1 induit les cellules à se propager et à se déplacer d'une manière qui favorise la formation de vaisseaux sanguins et globalement à la cicatrisation de la peau. Précisément,

-l'histatine-1 ralentit la croissance de la levure Candida albicans, confirmant que la protéine est bien biologiquement active.

-l'histatine-1 augmenté la superficie de la plaie cicatrisée. Pour les cellules de la peau externe les plus fréquentes (kératinocytes), elle augmente la superficie « cicatrisée » de 14,9% à 25,4% et pour les cellules situées autour des vaisseaux sanguins, elle augmente de 31,4% à 46,1%.

-l'histatine-1 induit bien les cellules à se déplacer vers le lit de la plaie, et favorise leur adhérence.

Seul bémol, l'histatine-1 n'a pas d’effet sur la croissance cellulaire- La protéine affecte seulement le comportement cellulaire.

-Enfin, sur la membrane, l'histatine-1 favorise la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, avec un effet comparable à celui de médicaments favorables à l’angiogenèse.

-La salive humaine provenant des donneurs se montre elle-aussi favorable à la mobilité cellulaire, sauf lorsqu’elle est privée d’histatine 1.

 

 

L'histatine-1 de la salive, un facteur proangiogénique, proépithélialisation et donc cicatrisante : cette étude complexe en révélant les mécanismes biologiques de cicatrisation buccale et le rôle clé de la salive pourrait en effet inciter au développement de nouveaux traitements de cicatrisation des plaies. Cependant, à ce stade – précisent les chercheurs- il est préférable d’utiliser un antiseptique ou autres produits et dispositifs reconnus dans la cicatrisation des plaies.


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