DIABÈTE : Bientôt une insuline orale !
De nombreuses équipes travaillent à la recherche d’autres modes d’administration de l'insuline, moins invasifs, moins fréquents et moins douloureux, qui permettraient de mieux préserver la qualité de vie des patients diabétiques. C’est une toute nouvelle piste que propose cette équipe de pharmacologues de l’Université de Kumamoto (Japon) qui décrit l'administration par voie orale d'un mélange d'insuline avec un peptide, capable de pénétrer l'intestin grêle. Ces travaux, présentés dans la revue Molecular Pharmaceutics, apportent les premières preuves d’efficacité de cette nouvelle galénique.
L'insulinothérapie par auto-injection d'insuline est actuellement le meilleur moyen de contrôler la glycémie. Cependant, l'injection est douloureuse et constitue un fardeau majeur pour de nombreux diabétiques. Le développement de l'insuline orale permettrait d’améliorer et l’observance de la thérapie et la qualité de vie. Pourtant…l'insuline orale n'a pas encore été développée. Pourquoi ? Parce que l'insuline est décomposée dans le tractus gastro-intestinal. C’est pour résoudre ce problème que les chercheurs utilisent le peptide DNP qui peut transporter de grosses molécules à travers l'intestin grêle.
Favoriser l'absorption de l'insuline dans l'intestin grêle
Tout est ainsi basé sur le peptide « DNP », un peptide cyclique utilisé à l'origine comme additif à l’insuline pour améliorer son absorption dans l'intestin grêle. La combinaison avait déjà démontré sa capacité à abaisser la glycémie chez la souris. Ici, l’équipe japonaise montre que l'insuline peut être administrée par voie orale via ce peptide DNP.
Comment ça marche ? L'équipe de recherche a synthétisé le peptide DNP de manière à inhiber sa dégradation gastro-intestinale, puis créé un hexamère d'insuline, soit des molécules d'insuline assemblées dans un hexamère autour d'un atome de zinc.
Le mélange D-DNP et hexamère d'insuline a ensuite été administré à des souris, via le tractus intestinal, pour évaluer son taux d'absorption. 5 minutes après l'administration, l'insuline est détectée dans le sang chez l’animal et la glycémie commence à diminuer entre 15 et 60 minutes après l'administration. Ce taux de glucose réduit est maintenu jusqu'à 120 minutes après l'administration : en résumé, administré par voie orale, le mélange permet de faire baisser la glycémie 15 minutes aprè_s son ingestion, puis la glycémie réduite reste stable pendant au moins 120 minutes.
Ces premiers résultats positifs suggèrent que
le développement de l'insuline orale est possible
en ajoutant simplement le peptide « D-DNP » aux formulations d'injection d'insuline existantes.
« Les bases du développement de l'insuline orale sont donc jetées », conclut l’auteur principal, le professeur agrégé Shingo Ito. Un espoir proche pour les plus de 400 millions de patients diabétiques dans le monde.
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