DIABÈTE et MALADIE CARDIOVASCULAIRE : 2 grandes épidémies chroniques liées par la génétique
Le diabète et les maladies cardiaques, les deux maladies chroniques entraînant les plus grands fardeaux sanitaires s’avèrent liés par un « fond génétique » commun, révèle cette étude de la Penn, présentée dans la revue Nature Genetics. Des variantes génétiques, facteurs de risque conjoint pour ces deux maladies qui constituent de nouvelles cibles en puissance pour de futures thérapies bien sûr.
Les chercheurs de Pennsylvanie nous rappellent l’ampleur de l’épidémie de diabète de type 2, une maladie chronique qui touche aujourd’hui plus de 380 millions de personnes à travers le monde. En dépit de son ampleur, la compréhension de son étiologie présente encore des lacunes. Si on sait que le diabète de type 2 est également un facteur de risque important de maladies coronariennes, on ne connait pas les voies biologiques qui expliquent cette connexion entre les 2 pathologies. Cette large analyse de données génétiques qui examine les variantes associées au diabète puis au risque cardiovasculaire révèle un lien génétique.
17 nouveaux facteurs génétiques identifiés : c’est l’analyse des données de séquençage du génome de plus de 250.000 personnes qui révèle ici 16 nouveaux facteurs de risque génétique du diabète et un nouveau facteur de risque cardiovasculaire. Cette découverte suggère de nouvelles hypothèses sur les mécanismes des deux maladies car la plupart des sites du génome associés au risque de diabète sont également associés à un risque accru de maladie coronarienne. Pour 8 de ces sites (loci), les chercheurs identifient une variante qui influence le risque pour les deux maladies. Seul résultat surprenant, une variante du gène pour la protéine anti-cholestérol ApoE, qui se révèle associée à un risque plus élevé de diabète, mais à un risque plus faible de maladie coronarienne. Enfin, certaines variantes sont plus impactantes que d’autres : les variantes qui augmentent le risque d'obésité ou d'hypertension artérielle, par exemple, semblent stimuler le risque de maladie coronarienne plus fortement que les variantes qui altèrent les taux d'insuline ou de glucose.
Des facteurs de risque génétique partagés : ces facteurs (ou variantes) affectent des voies biologiques bien spécifiques, impliquées dans l'immunité, la prolifération cellulaire et le développement cardiaque. L'identification de ces variantes génétiques liées à la fois au diabète de type 2 et au risque coronarien ouvre l’opportunité de réduire le risque des 2 pathologies avec 1 seul médicament. « De ce point de vue, il serait logique de se concentrer sur les voies les plus fortement liées aux deux maladies », commente le Dr Saleheen, professeur adjoint de biostatistique et d'épidémiologie.
Du diabète à la maladie coronarienne : ainsi, dans l'ensemble, le lien génétique entre les maladies semble fonctionner dans un sens, du diabète à la maladie coronarienne, c’est-à-dire que les gènes de risque pour le diabète de type 2 sont beaucoup plus susceptibles d'être associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire, que l’inverse.
En conclusion, il devrait être possible de concevoir des médicaments pour le diabète de type 2 qui ont des effets bénéfiques sur le risque cardiovasculaire mais il « reste » à identifier et désynchroniser les voies « contraires ».
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