DIABÈTE : Faut-il un dépistage systématique du risque cardiovasculaire ?
On connaît la redoutable association obésité, diabète et maladie cardiovasculaire, et on découvre que les nouveaux antidiabétiques -comme certains agonistes du GLP-1- éloignent aussi le risque cardiovasculaire. On peut donc se demander légitimement si un dépistage proactif des maladies cardiaques chez les patients diabétiques pourrait permettre de réduire l’incidence de ces complications cardiovasculaires ainsi que la mortalité associée. Cette étude, menée par une équipe de l'Intermountain Health (Salt Lake City) présentée lors des American Heart Association (AHA) Scientific Sessions 2024, confirme qu’un tel dépistage n’est pas efficace à réduire la mortalité.
En d’autres termes, un dépistage proactif des maladies coronariennes chez les patients atteints de diabète de type 1 et de diabète de type 2 qui n'ont pas développé de symptômes cardiaques ne réduit pas les taux de mortalité à long terme, ni même le risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral – chez ce groupe de patients.
Bien que les maladies coronariennes et le diabète soient souvent des comorbidités chez ces patients,
un diagnostic de diabète ne signifie pas nécessairement un risque de maladie coronarienne.
L’un des auteurs principaux, le Dr J. Brent Muhlestein, codirecteur de la recherche cardiovasculaire à l’Intermountain Health, résume : « procéder à ce type de dépistage chez ces patients diabétiques n’induit aucune différence notable dans leurs taux de survie ».
L’étude analyse les données de l’étude FACTOR-64, un essai clinique randomisé portant sur 900 participants diabétiques de type 1 ou 2 depuis au moins 3 à 5 ans, exempts de symptômes de maladie coronarienne. 452 participants ont passé une angiographie coronarienne par tomodensitométrie, un type d’imagerie qui permet d’obtenir une image du cœur en 3D. Les chercheurs ont comparé ces participants à un groupe témoin de 448 participants diabétiques, traités avec le protocole de soins standard. L’analyse révèle que :
- Ce dépistage par imagerie des maladies cardiovasculaires n’a induit aucun effet significatif sur les taux de mortalité toutes causes confondues ou l’incidence des événements cardiaques, à 4 à 5 ans.
L’étude suggère ainsi que
-
l’utilisation de l’imagerie de dépistage cardiaque n’est pas utile chez les patients diabétiques qui ne présentent aucun symptôme de maladie cardiaque.
De plus, l’étude montre aussi que les patients qui gèrent soigneusement leur diabète, peuvent vivre presque aussi longtemps que les personnes non-diabétiques, ce qui illustre à la fois les progrès réalisés dans le traitement du diabète mais aussi dans l’éducation thérapeutique des patients diabétiques (ETP).
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