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DIABÈTE GESTATIONNEL : L'impact surprenant sur la trajectoire de croissance de l'enfant

Actualité publiée il y a 1 mois 1 semaine 1 jour
American Journal of Clinical Nutrition
Le diabète gestationnel impacte ensuite les schémas de croissance des nourrissons exposés (Visuel Adobe Stock 898829678)

« Il laisse ses marques dans le placenta », avait montré une récente recherche menée au Harvard Pilgrim Health Care Institute (Boston). Il n’est pas surprenant que le diabète gestationnel impacte ensuite les schémas de croissance des nourrissons exposés. C’est ce que documente aujourd’hui cette équipe de l’Université du Texas (UT) à Austin, dans l’American Journal of Clinical Nutrition : des schémas de croissance surprenants au cours de la première année de vie.

 

Le diabète gestationnel est la complication métabolique de la grossesse la plus courante, affectant environ 1 grossesse sur 8. Son incidence a beaucoup augmenté au cours des 2 dernières décennies. De précédentes recherches ont montré qu’une résistance excessive à l’insuline pendant la grossesse contribue au diabète gestationnel, mais les causes exactes de cette résistance restent mal comprises. 

 

  • Les mères atteintes de diabète gestationnel sont confrontées à un risque accru de complications liées à la grossesse et à un risque plus élevé de diabète de type 2 plus tard dans la vie. 
  • Les nourrissons exposés au diabète de type 2 naissent généralement avec un poids de naissance supérieur à la moyenne, un taux plus élevé de tissu adipeux et un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé.

 

De précédentes recherches ont documenté un risque accru, chez ces bébés exposés in utero, d’obésité plus tard dans la vie. Enfin, le diabète gestationnel peut aussi entraîner de multiples complications lors de la grossesse et de l'accouchement.

 

L'étude qui a suivi 198 nourrissons, dont la moitié a été exposée au diabète gestationnel in utero, remet néanmoins en question les idées actuelles sur le risque d'obésité chez le bébé exposé, en montrant une prise de graisse finalement plus lente chez ces nourrissons au cours de leur première année. En pratique, l’équipe a suivi le poids, la taille et la masse grasse de chaque bébé à la naissance, puis au cours des 12 premiers mois de vie. À l’aide de techniques statistiques avancées, l’équipe a pu cartographier le schéma de croissance de chaque nourrisson -, identifier 3 grands types de trajectoires de croissance distincts et observer

un mécanisme d’adaptation et d’autocorrection, lors de la croissance précoce des bébés.

Cette découverte pourrait signifier que les nourrissons exposés au diabète gestationnel ne sont pas nécessairement prédisposés à l’obésité mais devrait plutôt bénéficier d’une surveillance supplémentaire pour favoriser une croissance saine.

 

L’auteur principal, le Dr Elizabeth Widen, professeur de sciences nutritionnelles à l’UT Austin ajoute : « Nous pensons souvent que les bébés exposés au diabète gestationnel seront automatiquement à risque d’obésité infantile, mais nos résultats montrent une trajectoire plus complexe. Si ces nourrissons naissent avec plus de graisse corporelle, nombreux sont ceux qui « s’équilibrent » naturellement au fil du temps ».

 

L’analyse révèle que :

 

  • les bébés nés de mères atteintes de diabète gestationnel présentent, en effet, des niveaux de graisse corporelle plus élevés à la naissance ;
  • dans l’ensemble, ces nourrissons montrent un gain de graisse plus lent que prévu au cours de leur première année de vie, ce qui suggère une flexibilité ou une adaptabilité dans leurs schémas de croissance.
  • ces données sont cohérentes avec celles du réseau (américain) des unités de médecine fœtale maternelle sur le traitement du diabète gestationnel pendant la grossesse.

 

Des données donc plutôt rassurantes, mais qui rappellent l’importance d’une surveillance plus rigoureuse de ces bébés exposés.

 


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