DIABÈTE : Il commence bien 20 ans avant le diagnostic
Le diabète peut commencer bien avant le diagnostic suggère cette étude japonaise, d’ailleurs ses premiers signes sont déjà identifiables plus de 20 ans avant. Des conclusions présentées lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD- Berlin) qui plaident pour une intervention beaucoup plus précoce, dès les premiers stades du pré-diabète, et à la fois par des changements de mode de vie et par thérapies médicamenteuses.
L’équipe de l'Hôpital Aizawa de Matsumoto (Japon) a suivi durant plus de 10 ans plus de 27.000 adultes non diabétiques, âgés en moyenne de 49 ans. L’analyse révèle qu’une augmentation de la glycémie à jeun, un indice de masse corporelle (IMC) et une altération de la sensibilité à l’insuline sont des indicateurs détectables jusqu’à 10 ans avant le diagnostic du diabète.
La théorie des chercheurs repose sur l’hypothèse que la grande majorité des patients atteints de diabète de type 2 passent par le stade prédiabétique. Or les marqueurs métaboliques du diabète sont détectables plus de 20 ans avant son diagnostic. De précédentes recherches ont déjà démontrés que certains marqueurs ou facteurs de risque dont l'obésité et une glycémie à jeun élevée peuvent être présents jusqu'à 10 ans avant le diagnostic de diabète. Cependant, on ignorait jusqu'à présent le seuil de détection de la maladie.
C’est en évaluant les trajectoires de la glycémie à jeun, de l'IMC et de la sensibilité à l'insuline chez 27.392 participants non diabétiques avec glycémie à jeun et glycémie moyenne (HbA1c) normales à l’inclusion, mesurées et suivies jusqu'au diagnostic de diabète de type 2 ou de prédiabète, ou jusqu’à la fin de l’étude que les chercheurs parviennent à déterminer le seuil de détection dans le temps. Ainsi, au cours du suivi :
- 1.067 nouveaux cas de diabète de type 2 ont été identifiés ;
- plusieurs facteurs de risque s’avèrent plus fréquents chez les participants qui ont développé un diabète de type 2 : en particulier, l'IMC, la glycémie à jeun et la résistance à l'insuline ont augmenté jusqu'à 10 ans avant le diagnostic et les différences se sont creusées avec le temps ;
- sur 15.778 participants présentant une glycémie normale lors de l’examen initial, 4.781 ont développé un prédiabète au cours de l’étude et les mêmes anomalies, bien qu’à un degré moindre, sont bien détectables au moins 10 ans avant le diagnostic de prédiabète.
Les implications sont considérables étant donné la prévalence du diabète, soit 425 millions d'adultes vivant avec le diabète dans le monde, en 2017. Une prévalence qui pourrait atteindre 629 millions d'ici 2045. « Il se pourrait que nous devions intervenir beaucoup plus tôt que le stade de prédiabète pour prévenir la progression vers le diabète".
Cette piste d'une intervention beaucoup plus précoce, par médicament ou changement de mode de vie est à suivre, conclut l’auteur principal de l’étude.
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