DIABÈTE : Un test microbiotique pour connaître son risque
La composition et la fonction des bactéries de l'intestin ou microbiome intestinal évoluent au cours de la journée. C’est la découverte de cette équipe de l’Institute for Food & Health de l'Université technique de Munich (TUM) qui vient de mener l'une des plus larges études sur la corrélation entre le microbiome et le diabète. La recherche, présentée dans la revue Cell Host & Microbe révèle en effet que ces variations quotidiennes « normales » dans le microbiome intestinal cessent chez les personnes souffrant de diabète de type 2.
Des études de plus en plus nombreuses suggèrent ou révèlent des relations entre le microbiote intestinal et certaines conditions médicales, physiques ou même mentales avec le concept d’axe intestin-cerveau désormais bien documenté. La composition du microbiote intestinal est complexe et varie considérablement d'un individu à l'autre. De nombreux facteurs tels que les facteurs environnementaux, le mode de vie, la génétique ou les maladies affectent l'écosystème intestinal et avec lui la santé du sujet.
Le microbiote suit aussi son rythme circadien
L’équipe de Dirk Haller, professeur de nutrition et d'immunologie à la TUM a examiné l'importance des fluctuations diurnes du microbiome intestinal en regard du diabète de type 2 chez plus de 4.000 participants, afin de voir si les changements dans le microbiome intestinal peuvent être prédictifs de la maladie. Les scientifiques constatent que lorsque certaines bactéries intestinales ne suivent pas un rythme circadien, jour-nuit, donc si leur nombre et leur fonction ne changent pas au cours de la journée, cela peut être un indicateur de diabète de type 2.
Des bactéries arythmiques prédisent le risque : des bactéries dont l’activité n’évolue pas au cours de la journée constituent une signature du risque. « Les modèles mathématiques montrent également que cette signature microbienne du risque, constituée de bactéries arythmiques permet bien de diagnostiquer le diabète », écrivent les chercheurs dans leur communiqué. Au-delà des bactéries intestinales et de leurs variations au cours de la journée, d'autres paramètres « plus classiques » comme l’IMC sont prédictifs du risque et peuvent venir accroître la précision du diagnostic.
Le rythme diurne et nocturne des bactéries intestinales, un nouveau champ de recherche ? Le moment du prélèvement d'échantillons fécaux humains à des fins de recherche pourrait fortement influencer les résultats de recherches. Il s’agit donc d’en tenir compte, désormais, pour améliorer les marqueurs de risque. Mais le principal résultat de cette étude reste
ces « signatures de microbiome »,
ou le concept selon lequel l’évolution des bactéries intestinales au fil de la journée pourrait être plus largement associée à l’incidence de maladies comme la maladie de Crohn ou le cancer intestinal.
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