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DIVORCE et SANTÉ : Un risque parfois accru de décès prématuré

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 3 semaines
Annals of Behavioral Medicine
Le divorce ne mène pas toujours à des résultats de santé négatifs.

Le divorce ne mène pas toujours à des résultats de santé négatifs. Parfois, la qualité de vie s’en trouve améliorée pour les personnes qui ont mis fin à des relations difficiles et malsaines. Cependant, cette étude de l’Université de l'Arizona montre, dans les Annals of Behavioral Medicine, que dans la majorité des cas, le divorce constitue le point de départ de facteurs de mode de vie moins sain et établit un lien entre le divorce et un large éventail de problèmes de santé, notamment un risque accru de décès prématuré.

 

Deux causes majeures sont évoquées pour ce risque de décès augmenté, la plus grande probabilité de fumer après un divorce et des niveaux d'activité physique plus faibles. L’objectif, pour les médecins, dans leur surveillance de ce groupe de patients est de détecter et lutter contre ces facteurs de vulnérabilité et de mortalité précoce, explique Kyle Bourassa, doctorant en psychologie et auteur principal de l'étude : « Nous savons que l'état matrimonial est associé à la santé psychologique et physique, et que les comportements liés à la santé, comme le tabagisme et l'exercice, sont souvent liés à des variables psychologiques, comme la satisfaction/insatisfaction à l'égard de la vie ».

 

L’équipe analyse ici les données de la cohorte English Longitudinal Study of Aging de 5.786 participants de plus de 50 ans, dont 926 divorcés ou séparés et non remariés. 7 vagues de données ont été recueillies auprès des participants tous les 2 ans depuis 2002. Les chercheurs ont notamment rapproché les données de statut matrimonial et de satisfaction personnelle, de pratique de l'exercice et de statut tabagique, de la fonction pulmonaire et des niveaux d'inflammation. L’analyse constate que le divorce et la séparation sont associés :

  • à un risque de décès prématuré accru de 46% vs chez les personnes toujours mariées,
  • à une satisfaction de vie inférieure à celle des participants mariés,
  • à des niveaux réduits d'activité physique,
  • et à un taux plus élevé de tabagisme, donc à une fonction pulmonaire plus faible, ce qui peut prédire aussi une mortalité précoce.

 

 

Le « contrôle » ou l’influence réciproque des partenaires sur la santé pourrait jouer un rôle : bien que l'étude n'examine pas explicitement les raisons de cette probabilité de fumer accrue et de cette réduction de pratique de l'exercice, avec le divorce, une explication possible, soutenue par la recherche est que les personnes divorcées ne bénéficient plus de l’attention de leurs conjoints sur leurs comportements de santé.  « Si vous imaginez un mari ou une femme qui ne fume pas et que son partenaire fume, celui qui ne fume pas peut influencer de manière bénéfique le comportement de l'autre. Lorsque les relations cessent, nous perdons cet important contrôle social de nos comportements de santé ». Mais l’inverse est également vrai, divorcer d’un partenaire qui fume peut également rendre plus facile l’arrêt du tabac.

 

De prochaines recherches vont donc étudier comment le statut matrimonial peut influencer d’autres choix de santé, dont le régime alimentaire et la consommation d'alcool ou d’autres substances. Enfin, il s’agira de vérifier si ces différents effets du divorce sur la santé valent quels que soient l’âge et le sexe des partenaires. Car le divorce ne mène pas forcément à des résultats de santé négatifs. Il peut aussi parfois « libérer » l’un des partenaires d’habitudes de mode de vie malsaines.

En attendant, les auteurs appellent les professionnels de santé à porter une attention toute particulière aux changements de mode de vie chez les personnes divorcées.