DOULEUR CHRONIQUE : La tique révèle un nouvel antalgique
Il existe une petite protéine, dans la salive des tiques qui pourrait bien soulager la douleur chronique et les démangeaisons, révèle cette équipe de pharmacologues de l’Université de Durham, à la recherche de médicaments pouvant se substituer aux opioïdes. La protéine nommée Votucalis fait, dans la revue Frontiers in Pharmacology, les preuves de son efficacité chez la souris.
La douleur persistante ou chronique touche plus de 20 % de la population dans le monde, c’est donc un énorme défi en santé publique, rappelle l’auteur principal, le Dr Paul Chazot, du Département des biosciences de Durham. Face à la crise des opioïdes et à de nouvelles directives qui recommandent de ne pas prescrire les analgésiques opioïdes et gabapentinoïdes aux patients récemment diagnostiqués avec une douleur chronique, il devient urgent de développer de nouveaux antalgiques à la fois efficaces et avec moins d’effets indésirables.
Il existe forcément un analgésique dans la salive de la tique
Les chercheurs de Durham en collaboration avec des collègues de Newcastle et la société pharmaceutique Akari Therapeutics Plc ont émis l’hypothèse qu’il existait un composé dans la salive de la tique qui « anesthésiait » l’hôte afin qu’il ne sente pas qu’il vient d’être piqué. Ce composé, c’est la protéine Votucalis, ici sécrétée par la tique Rhipicephalus appendiculatus.
Votucalis est donc un composé biologique, naturel, qui agit en se liant à l'histamine, produite dans le corps, avec une forte affinité, et en empêchant ainsi l'histamine d'activer ses récepteurs de surface cellulaire. Ce qui réduit les démangeaisons ou les réponses à la douleur chronique et promet donc une efficacité contre les affections qui causent des démangeaisons ou/et des douleurs chroniques comme la dermatite atopique, le psoriasis, l'arthrite, le diabète ou encore la sciatique.
Une alternative viable aux opioïdes ? Contrairement aux opioïdes - qui sont à base de morphine - Votucalis ne pénètre pas dans le cerveau, ce qui signifie que le composé ne crée pas de dépendance et qu'il est moins susceptible de provoquer des effets secondaires. Et, de plus, il peut être fabriqué en grandes quantités en utilisant des méthodes recombinantes.
« Il est étonnant qu'une protéine présente dans la salive de cette minuscule créature puisse prévenir la douleur chronique et les démangeaisons chez les humains. Cependant Votucalis est très prometteuse : déjà testée chez l'Homme pour d'autres conditions, dont la conjonctivite, la protéine est apparue sans effets secondaires majeurs, donc ouvre un véritable espoir de nouveau médicament pour lutter contre la douleur chronique et les démangeaisons ».
La prochaine étape, vers les tests cliniques, consistera à développer un système d'administration ciblé sur le site des démangeaisons et de la douleur, avec, dans un premier temps, des tests dans le champ de la dermatologie.
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