DRÉPANOCYTOSE : Vers un simple test de diagnostic sur bandelettes
Jusqu'à 90 % des enfants atteints de drépanocytose ne survivent pas après l'âge de 5 ans. Cette équipe de chercheurs de l'Université Lehigh (Pennsylvanie) vient de développer un dispositif innovant de diagnostic de la maladie, un dispositif qui fonctionne un peu comme un test de grossesse et qui lui vaut aujourd’hui de recevoir un prix des NIH, dans le cadre du Biomedical Undergraduate Teams (DEBUT) Challenge. Ce test peu coûteux et qui à terme affichera le diagnostic en moins de 15 mn pourrait changer la prise en charge de la maladie, en particulier dans les pays en développement.
La drépanocytose est une maladie génétique fréquente -la première en France avec plus de 10.000 nouveaux patients diagnostiqués chaque année-. La maladie appelée également « anémie à cellules falciformes » est caractérisée par le fait que les globules rouges prennent la forme d'une faucille, ce qui entrave la circulation sanguine et provoque de la fatigue, des crises douloureuses essentiellement osseuses et une susceptibilité élevée aux infections à certains germes (pneumocoque, méningocoque…).
La maladie est particulièrement prévalente dans les pays en développement et les médecins estiment que jusqu'à 90% des enfants atteints de drépanocytose ne survivent pas après l'âge de 5 ans.
Il n'existe pas de traitement curatif efficace,
les traitements actuels visent à mieux gérer les symptômes de la maladie.
Le nouveau dispositif diagnostique de l'Université Lehigh fonctionne un peu comme un test de grossesse. C’est un test de flux latéral (LFA), ou test immunochromatographique à flux latéral, qui utilise donc de simples bandelettes de papier qui signalent, à partir d’un échantillon d’urine, la présence de protéines associées à la maladie. Le test est actuellement en phase de test préliminaire et l'équipe travaille à améliorer encore sa sensibilité, à réduire son coût et compare sa sensibilité à celle de dispositifs déjà disponibles sur le marché. Le potentiel du dispositif est considérable, avec des implications mondiales en santé publique.
Gérer la maladie repose encore une fois sur son diagnostic précoce, diagnostic qui n'est jamais correctement posé à la naissance. Les nourrissons atteints sont asymptomatiques et portent un seul gène muté qui augmente le risque que leur propre progéniture puisse avoir la maladie. Enfin, il a été prouvé qu'un dépistage précoce peut aider à réduire les taux de mortalité.
L’objectif de l’équipe est donc de parvenir à un dispositif à flux latéral pratique, bon marché, sensible, et qui affiche des résultats en moins de 15 minutes.