Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

DYSFONCTION ÉRECTILE : La e-cigarette en cause ?

Actualité publiée il y a 3 années 3 semaines 3 jours
American Journal of Preventive Medicine
Les utilisateurs réguliers de e-cigarettes pourraient présenter un risque au moins multiplié par 2 de dysfonction érectile (Visuel Adobe Stock 155155330)

Le tabagisme a longtemps été associé à la dysfonction érectile (DE) et aux maladies cardiovasculaires (MCV). Cependant, peu d’études ont regardé l’existence d’une association similaire avec les cigarettes électroniques. Ici, les chercheurs newyorkais, avec des collègues de la Johns Hopkins University School of Medicine révèlent dans l'American Journal of Preventive Medicine, que les utilisateurs réguliers de e-cigarettes pourraient présenter un risque au moins multiplié par 2 de dysfonction érectile. Ainsi, la de-cigarette pourrait être un facteur indépendant de dysfonction érectile.

 

L’étude non seulement suggère un risque double de DE chez les hommes exempts d’antécédent antécédents de MCV mais précise que cette augmentation du risque vaut indépendamment de l'âge, des maladies cardiovasculaires préexistantes et d'autres facteurs de risque courants de la DE.

Etant donné la large utilisation des cigarettes électroniques y compris comme substitut au tabagisme il est important de cerner ses effets indésirables. Même si, souligne l’auteur principal, le Dr Omar El Shahawy, professeur de Santé publique au NYU Langone « l’utilisation de la cigarette électronique est relativement plus sûre que le tabagisme ».  

Les utilisateurs quotidiens sont plus de 2 fois plus susceptibles de souffrir de dysfonction érectile

L’étude : il s’agit d’une analyse des données de la Population Assessment of Tobacco and Health (PATH) Study, une étude représentative à l'échelle nationale, menée auprès de 45.971 adultes et portant sur les comportements liés à l'usage du tabac et sur les résultats de santé associés à ces comportements. Ici, l’analyse n’a porté que sur les données de 13.711 hommes ayant renseigné la prévalence d’une éventuelle dysfonction érectile. Les participants ont été répartis en groupe selon leur degré d’utilisation de la e-cigarette. Les chercheurs ont pris en compte de multiples facteurs de risque, dont les antécédents de tabagisme des participants.  

 

  • Près de la moitié des participants étaient d'anciens fumeurs de cigarettes,
  • 21 % des fumeurs actuels de cigarettes,
  • 14 % utilisaient d'autres produits du tabac.
  • L’analyse constatent, que vs des participants n’ayant jamais utilisé la e-cigarette,
  • les utilisateurs quotidiens sont plus de 2 fois plus susceptibles de souffrir de dysfonction érectile (2,2 fois dans l'échantillon complet et 2,4 fois dans l'échantillon restreint) ;
  • l’association entre l'utilisation de e-cigarette et l'ED chez les participants un indice de masse corporelle normal et sans MCV, suggérant que cette association vaut chez des personnes « en bonne santé » ;
  • 10,2 % des participants ont signalé une dysfonction érectile ;
  • 5,5 % ont signalé une utilisation occasionnelle la e-cigarette ;
  • 2,5 % une utilisation quotidienne de la e-cigarette ;
  • par rapport aux participants n’ayant jamais utilisé de e-cigarette, les utilisateurs quotidiens actuels de e-cigarette apparaissent plus susceptibles de souffrir de dysfonction érectile ;
  • l'activité physique est associée à un risque plus faible de dysfonction érectile.

 

Certes, ces analyses sont basées sur des données autodéclarées et peuvent donc présenter un biais. Ensuite, l’étude n’a pas pris en compte la prise de certains médicaments pouvant contribuer au risque de dysfonction érectile (antidépresseurs ou bêtabloquants notamment).

 

Mais l’importance de l’échantillon suggère néanmoins la prudence. L’équipe va maintenant chercher à mieux comprendre quels types de e-cigarettes pourraient être plus fortement associés à la DE et si la dysfonction érectile signalée peut être inversée avec l'arrêt de leur utilisation.

 

Les chercheurs appellent à mieux informer les utilisateurs de e-cigarette du lien possible entre cette utilisation et les troubles de la fonction érectile.


Autres actualités sur le même thème