e-CIGARETTE : Alors une aide ou pas au sevrage tabagique ?
Aux États-Unis, lieu de cette très large étude, les cigarettes électroniques ne sont pas approuvées ou recommandées comme aides au sevrage tabagique. Ce nouvel essai mené à l’Université de Caroline du Sud, le plus large jamais mené aux États-Unis, montre tout l'intérêt du dispositif pour les fumeurs qui souhaitent arrêter, mais pas seulement. Ces nouvelles données, publiées dans la revue eClinical Medicine, sont en effet en faveur de l'utilisation de la cigarette électronique pour arrêter de fumer, y compris pour les fumeurs qui n’expriment pas encore l'intention d'arrêter.
L’auteur principal, le Dr Matthew Carpenter, de l’Université de Caroline du Sud rappelle que la question de savoir si les e-cigarettes doivent être envisagées pour arrêter de fumer est un sujet qui fait toujours débat, même si certains pays, comme l’Angleterre considèrent la e-cigarette comme une aide au sevrage (cf programme « Swap to Stop »).
Cependant, les composés chimiques extrêmement divers contenus dans les e-cigarettes constituent un frein à cette utilisation possible en santé publique. Globalement, les études jugent cependant la cigarette électronique moins nocive que la cigarette traditionnelle, bien associée à une douzaine de cancers ainsi qu’à la maladie cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le diabète ou la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Aux États-Unis ainsi, comme dans la plupart des pays, la cigarette électronique n’est pas approuvée par l’Agence sanitaire américaine (FDA), comme un substitut nicotinique tel que les gommes les pastilles ou les patchs.
Les cigarettes électroniques, une option toujours possible pour le sevrage tabagique ?
C’est la conclusion de cette nouvelle étude, le plus grand essai jamais réalisé, aux États-Unis, sur le sujet.
L’étude conclut que l'utilisation de la cigarette électronique incitait les fumeurs à arrêter et même ceux qui n’ont pas l'intention d'arrêter. C’est aussi une particularité de cette étude, qui a intégré différents types de fumeurs, alors que la plupart des études précédentes ayant suggéré un avantage de sevrage tabagique des e-cigarettes avaient essentiellement recruté des participants qui souhaitaient arrêter de fumer.
« Ce n'est pas la panacée pour arrêter de fumer »,
précise cependant l’auteur principal, surpris néanmoins de constater que dans toutes les hypothèses testées dans l'étude, des résultats plutôt favorables sont confirmés : « peu importe le groupe de fumeurs pris en compte, ceux qui ont utilisé la e-cigarette démontrent une plus grande abstinence et moins d’effets secondaires par rapport à ceux qui ne l’utilisent pas ».
L’étude, multisites a reproduit au mieux les conditions du monde réel en intégrant, parmi ses participants des fumeurs qui voulaient et ne voulaient pas arrêter. Ensuite, très peu d'instructions ont été données aux participants sur la façon de l'utiliser. En d’autres termes, les participants ont reçu des e-cigarettes et restaient libres de les utiliser ou non. Un groupe témoin n'a rien reçu. Après un suivi de 4 ans, l’analyse conclut que :
- les participants du groupe e-cigarette sont plus susceptibles de déclarer un sevrage tabagique total ;
- plus susceptibles de réduire le nombre de cigarettes fumées par jour ;
- plus susceptibles de « tentatives d'arrêt », le nombre de tentatives étant un facteur déterminant dans l’arrêt du tabac, un fumeur effectuant en général plusieurs tentatives avant d’arrêter ;
Ce sont donc de nouvelles données positives sur l’utilisation de la cigarette électronique comme dispositif d’aide au sevrage tabagique :
« nous ne devrions pas refuser cette option aux fumeurs adultes qui ne peuvent pas arrêter autrement »,
concluent les auteurs.
Une nouvelle étude est lancée qui va tester les e-cigarettes comme aide au sevrage tabagique pour les fumeurs adultes qui ont déjà essayé, sans résultat, é méthodes différentes approuvées par l’agence sanitaire américaine. L’objectif, regarder, dans un premier temps si la cigarette électronique pourrait être conseillée aux fumeurs « réfractaires » aux autres substitut nicotiniques.
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