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e-CIGARETTE : En JUULant devient-on dépendant ?

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 2 semaines
Drug and Alcohol Dependence
De nombreux reportages rapportent que les personnes qui utilisent JUUL ressentent des effets similaires aux effets aigus de l'exposition à la nicotine

Depuis leur lancement, en 2017, les cigarettes électroniques JUUL connaissent un succès sans précédent. A ce jour, la marque pèserait en effet 70% du marché de la cigarette électronique. Ce pendant face à une incidence croissante des troubles respiratoires associés à son utilisation, des équipes de recherche se penchent sur ses effets indésirables sur la santé. Cette nouvelle étude d’une équipe de l’Université de Pittsburgh, présentée dans la revue, Drug and Alcohol Dependence, révèle qu’1 tweet sur 5 mentionnant JUUL fait également référence à « la dépendance »…

 

« De nombreux reportages rapportent que les personnes qui utilisent JUUL ressentent des effets similaires aux effets aigus de l'exposition à la nicotine, ainsi que des symptômes de dépendance », indique l'auteur principal Jaime Sidani, directeur adjoint du Pitt's Center for Research on Media, « nous nous sommes tournés vers Twitter pour recueillir des données en temps réel sur ce que les gens partagent au sujet de leur utilisation de JUUL ».

Des tweets qui parlent de dépendance et de symptômes lors du sevrage

Les chercheurs de Pittsburgh ont en effet adopté une approche unique pour analyser l’impact de JUUL sur ses utilisateurs : ils analysent les tweets pour obtenir une photographie actualisée des effets de la nicotine, des symptômes de dépendance et de sevrage liés à l’utilisation de JUUL. Pour compléter leur étude, les chercheurs ont créé des filtres de recherche avec interface de Twitter afin de collecter des données sur tous les tweets disponibles correspondant aux termes "juul", "juuls" et "juuling » etc.. Après une dernière sélection des résultats de recherche, les chercheurs ont obtenu un ensemble de données final de 1.986 tweets pour analyse par 2 « codeurs » indépendants. L’analyse révèle que :

  • 21,1% des tweets (n=335) avaient trait à « la dépendance »,
  • 11% (189 tweets) aux effets de la nicotine,
  • 5% aux symptômes éprouvés lors de l'arrêt de son utilisation.

 

 

Des résultats peu surprenants selon les auteurs, étant donnée la forte dose de nicotine fournie par JUUL. En outre, JUUL utilise une formule à base de sel de nicotine, conçue pour augmenter le taux d'absorption et créer une vapeur plus agréable au goût, faisant de JUUL une option plus attrayante par rapport aux autres modes d'administration de nicotine. De nombreux symptômes de dépendance à la nicotine sont auto-déclarés, précise le co-auteur, A. Everette James, directeur du Pitt Health Policy Institute : « En raison du manque de connaissances du public sur les risques de dépendance, il est logique que beaucoup d’utilisateurs semblent surpris par ces symptômes de sevrage, après avoir décidé d’arrêter ».

 

Si cette analyse des tweets concernant JUUL et ses propriétés addictives ne prouve aucune la relation entre l’utilisation du dispositif et ces effets et symptômes, cette association reste préoccupante. D’autant qu’on connait le potentiel des médias sociaux pour renseigner sur les grandes tendances émergentes de Santé publique. « En exploitant les données en temps réel de la plate-forme Twitter, nous pouvons rechercher les tendances actuelles en matière de santé à une échelle sans précédent », confirment les auteurs.

« L’expression de cette dépendance à JUULapparaît comme l’une de ces tendances récentes qui méritent une enquête plus approfondie ».