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e-CIGARETTE : Les jeunes vapoteurs à risque de symptômes bronchiques

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 1 semaine
Thorax
Les jeunes utilisateurs de cigarette électronique présentent un risque plus élevé de bronchite et d’essoufflement (Visuel Adobe Stock 366100234)

Les jeunes utilisateurs de cigarette électronique présentent un risque plus élevé de bronchite et d’essoufflement, souligne cette équipe de plusieurs universités américaines, dont l’Ohio State University et l’University of Southern California. Les chercheurs appellant ainsi, avec ces nouvelles données, publiées dans la revue Thorax, à inclure ces effets respiratoires dans les notices de ces dispositifs et, plus largement, à mieux sensibiliser les jeunes contre ces risques.

 

Car, aux Etats-Unis, lieu de l’étude, 14 % des lycéens ont vapoté au moins 1 fois au cours de l’année précédente. De précédentes études ont montré que les aérosols de cigarette électronique peuvent contenir des substances nocives pour les poumons et entraîner des symptômes respiratoires chez les vapoteurs adolescents et jeunes adultes. Cette nouvelle étude présente une particularité, elle a intégré l’utilisation conjointe de la cigarette électronique, de cigarettes classiques et/ou de cannabis pour évaluer les effets sur la santé respiratoire.

 

L’étude a ainsi suivi la santé respiratoire de 2.097 jeunes participants à la Southern California Children's Health Study, âgés de 17 ans en moyenne à l’inclusion, entre 2014 et 2018. Les participants ont renseigné par questionnaire leur consommation de produits du tabac et leurs symptômes respiratoires en 2014. Des données supplémentaires ont été recueillies auprès de 1.609 participants, en 2015, puis de 1.502 en 2017, puis de 1.637 en 2018. Lors de chaque vague d’enquête, les participants étaient interrogés sur leur utilisation conjointe de cigarettes électroniques et de cigarettes conventionnelles au cours des 30 derniers jours. La consommation de cannabis a été renseignée à partir de 2017. Enfin, les symptômes de bronchite ont été définis comme une toux quotidienne pendant 3 mois consécutifs ou une bronchite au cours des 12 mois précédents, et/ou une congestion ou des mucosités accompagnées d'un rhume. La respiration sifflante a été également définie comme une respiration sifflante ou un sifflement dans la poitrine au cours des 12 mois précédents, et l'essoufflement comme survenant en réponse à l’effort. L’analyse révèle que :

 

  • En 2014 (vague 1), 23 % des participants ont déclaré avoir souffert d'asthme au cours de leur vie ;
  • Les vagues suivantes ont précisé les prévalences respectives des symptômes de respiration sifflante, d'essoufflement, et de symptômes bronchiques soit, dans l’ensemble et pour chaque vague : 19 %, 22 %, 23 % et 26 %, respectivement ;
  • l'utilisation de la cigarette électronique au cours des 30 derniers jours est légèrement inférieure à 12 % aux vagues 1 et 2 et à 11 % (vague 3), mais passe à plus de 15 % à la vague 4, en 2017 ;
  • l’incidence de la respiration sifflante est accrue de 81 % chez les utilisateurs de cigarettes électroniques vs les jamais utilisateurs ;
  • le risque de symptômes bronchiques est multiplié par 2 chez ces utilisateurs,

  • et l’essoufflement accru de 78% après prise en compte des différents facteurs de confusion possibles ;
  • la prise en compte de l'utilisation simultanée de cigarettes et de cannabis et/ou de l'exposition secondaire aux cigarettes électroniques, aux cigarettes et/ou au cannabis affaiblit, mais légèrement seulement, toutes les associations observées entre e-cigarette et divers symptômes bronchiques, ces associations restant statistiquement significatives- à l'exception de la respiration sifflante ;
  • enfin, ces associations sont plus marquées chez les participants non utilisateurs de cigarettes classiques ou de cannabis au cours des 30 derniers jours ;
  • ces associations persistent même chez les participants à antécédents d’asthme.

 

Si encore une fois, cette étude d'observation ne démontre pas la relation de cause à effet, le risque associé est fortement suspecté et le principe de précaution, autant que possible s’impose.  D’autant, soulignent les auteurs, que contrairement aux cigarettes, qui peuvent être quantifiées par le nombre de cigarettes fumées par jour, la fréquence de vapotage est moins facilement mesurable, la diversité des liquides moins contrôlable, et donc les effets respiratoires signalés moins spécifiques.

 

Néanmoins, il faudra tenir compte de ces nouvelles preuves humaines et toxicologiques sur le risque de symptômes respiratoires associé à l’utilisation des cigarettes électroniques.


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