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EBOLA : Comment le virus trace jusqu’à la surface de la peau

Actualité publiée il y a 2 heures 33 min 47 sec
Science Advances
Ces travaux retracent tout le cheminement du virus Ebola de l'intérieur du corps vers la surface de la peau (Visuel Adobe Stock 204195802)

Ces scientifiques de l'Université de l'Iowa (UI) retracent tout le cheminement du virus Ebola de l'intérieur du corps vers la surface de la peau et contribuent à expliquer pourquoi le contact cutané peut être une voie de transmission interhumaine. Ces travaux, publiés dans la revue Science Advances, qui identifient jusqu’aux types de cellules cutanées permissives à l’infection, pourront ainsi donner lieu au développement de nouveaux traitements de prévention.

 

Ebola  est une maladie hémorragique mortelle causée par un virus endémique dans certaines régions de l'Afrique de l'Est, du Centre et de l'Ouest. On sait que l’une des principales voies de transmission interhumaine est le contact avec les fluides corporels d'une personne infectée. Mais des épidémies plus récentes ont démontré que le virus Ebola infectieux (EBOV) se trouve également à la surface de la peau de personnes ayant succombé à l'infection ou atteintes à des stades avancés. Si ces données suggèrent que l'EBOV peut être transmis par contact cutané, jusqu’à cette étude, on ignorait comment

le virus sort du corps et se retrouve à la surface de la peau.

L’auteur principal, le Dr Wendy Maury, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’UI, rappelle que « la peau est le plus grand organe du corps humain, mais reste sous-étudiée par rapport à la plupart des autres organes. Les interactions du virus EBOV avec les cellules de la peau n’ont jamais été étudiées de manière approfondie ».

 

La recherche identifie « la voie mécaniste » empruntée par le virus EBOV pour sortir du corps humain ainsi que les cellules cutanées précisément ciblées lors de l’infection virale.

 

L’étude retrace en effet la voie cellulaire empruntée par le virus pour traverser les couches internes et externes de la peau et émerger à la surface de la peau. Les scientifiques utilisent ici un nouveau système à base de biopsies cutanées de pleine épaisseur provenant de volontaires en bonne santé, ces biopsies comprenant à la fois des couches plus profondes (dermiques) et plus superficielles (épidermiques) de peau. L’exposition par le bas (couches internes de la peau) des biopsies aux particules virales, montre que :

 

  • ces prélèvement de peau humaine soutiennent activement l’infection par le virus EBOV ;
  • le virus EBOV infecte plusieurs types de cellules différents dans la biopsie cutanée, notamment les macrophages, les cellules endothéliales, les fibroblastes et les kératinocytes ;
  • la surface de la peau apparaît être une voie de transmission interhumaine ;
  • la réplication du virus est même plus robuste dans la couche épidermique que dans les couches dermiques ;
  • le virus infectieux est bien  détecté à la surface de l’épiderme, et cela dans les 3 jours suivant l’exposition, ce qui indique que

le virus se propage rapidement et se déplace en quelques jours à travers le derme et jusqu’à la surface de la peau ;

  • enfin, des interactions actives sont observées entre le virus et 2 types spécifiques de cellules cutanées, les fibroblastes et les kératinocytes.

 

Au-delà, ces modèles de peau humaine vont constituer une plateforme de recherche tridimensionnelle permettant d’étudier l’efficacité des antiviraux contre le virus EBOV et l’infection cutanée.

 

«Nos travaux précisent le rôle de la peau comme voie possible d’infection par le virus Ebola et identifient, pour la première fois, plusieurs types de cellules cutanées plus vulnérables à l’infection ».