EBOLA : Les survivants d'Ebola en gardent une signature rétinienne unique
Ces scientifiques de l'Université de Liverpool qui ont mené une étude à l'aide d'une caméra rétinienne sur des survivants d'Ebola, pour déterminer si le virus a des effets spécifiques sur l'œil, identifient une signature rétinienne unique, une cicatrice rétinienne qui semble spécifique à la maladie. Au-delà de la caractérisation possible de ces personnes survivantes, c’est la première preuve d'observation que le virus entre dans l'œil par le biais du nerf optique pour atteindre la rétine de manière similaire au virus du Nil occidental.
2 ans après l'infection à Ebola, de nombreux survivants présentent encore des symptômes, un syndrome post-Ebola (PSE), caractérisé par des douleurs articulaires et musculaires et des troubles psychiatriques et neurologiques. Ces symptômes s'expliquent par la capacité du virus Ebola, comme d'autres virus également, à rester caché dans le corps et à exploiter une vulnérabilité du système immunitaire. Ce « privilège immunitaire » provient du fait que certains tissus ne répondent pas par la réponse immunitaire habituelle. Parmi ces tissus ou organes, le cerveau, la moelle épinière et les yeux. Les scientifiques expliquent ce phénomène par le fait que le cerveau, la moelle épinière et les yeux sont tout simplement trop délicats et importants pour résister à l'inflammation typique d'une réponse immunitaire.
Pour en savoir plus sur ces symptômes post Ebola, cette équipe de recherche clinique dirigée par le Dr Janet Scott et le Dr Calum Semple, de l'Institut de médecine translationnelle de l'Université de Liverpool, a évalué 82 survivants à Ebola à Freetown (Sierra Leone). L'équipe d'ophtalmologistes a comparé les examens oculaires des personnes atteintes de PSE vs 105 témoins. L'analyse de ces données montrequ'environ 15% des survivants d'Ebola examinés ont une cicatrice rétinienne qui semble spécifique à la maladie.
Cette signature rétinienne fournit la première preuve d'observation que le virus entre dans l'œil par le biais du nerf optique pour atteindre la rétine de manière similaire au virus du Nil occidental. Le virus semble néanmoins épargner la centrale de l'œil, préservant la vision. D'autres études sont déjà en cours pour évaluer toute récidive potentielle de cette lésion des yeux liée à Ebola. Ainsi, la recherche fournit également des preuves que chez les survivants atteints de cataractes provoquant une vision réduite mais sans inflammation oculaire évidente (uvéite), l'analyse aqueuse des liquides ne contient pas de virus Ebola. Des données qui autorisent donc la chirurgie de la cataracte chez ces survivants.
Sources: CDC et Emerging Infectious Disease July 2017 Novel Retinal Lesion in Ebola Survivors, Sierra Leone, 2016 (Visuel@University of Liverpool)
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