ECZÉMA : Le traiter peut endiguer la marche atopique
L'inflammation cutanée caractéristique de l’eczéma peut induire des niveaux élevés d'inflammation des voies aériennes et entrainer des allergies respiratoires. En comprenant comment le traitement de l'eczéma pourrait également soulager l'asthme, ces scientifiques du Flanders Institute for Biotechnology (Belgique) ont peut-être découvert le moyen de stopper cette « marche allergique ». Des travaux à ce stade menés chez l’animal, présentés dans le Journal of Investigative Dermatology, mais qui pourraient trouver leur traduction dans de nouveaux traitements permettant de soulager différents types d’allergies.
Ces scientifiques du VIB-UGent ont précisément découvert une voie thérapeutique possible pour l'eczéma qui réduit également la sévérité de l'asthme. Une étape importante dans la compréhension de la relation entre les deux maladies inflammatoires et le développement de thérapies communes et efficaces.
Les auteurs rappellent dans leur communiqué, que les enfants atteints de dermatite atopique, un type d'eczéma de la peau, présentent également un risque accru de développer de l'asthme plus tard dans la vie. Ce phénomène « de marche atopique » pose la question de pouvoir développer des traitements efficaces contre ces 2 maladies allergiques. Les chercheurs sont partis des acariens responsables du développement de l’eczéma comme de l'asthme alors que leur exposition aux acariens peut induire une inflammation cutanée et/ou respiratoire.
Le test, mené sur des souris, montre que l'inflammation cutanée induite par les acariens provoque des niveaux élevés d'inflammation dans les voies aériennes, cependant, de manière surprenante cette réaction diffère significativement de la réaction respiratoire à une exposition directe, c’est-à-dire aux acariens via les poumons sans inflammation préalable de la peau.
Vers une thérapie universelle ? L’idée était de vérifier en premier lieu si soulager l'inflammation de la peau pourrait influencer le développement ultérieur de l'asthme. L'équipe a donc combiné deux composés anti-inflammatoires, des corticostéroïdes et des agonistes de PPAR et a testé ce traitement chez la souris. La thérapie combinée se révèle efficace contre l’eczéma, mais insuffisante à prévenir la réponse allergique asthmatique. Cependant la combinaison parvient à réduire considérablement la sévérité de l'asthme en contrecarrant l’une de ses voies de développement.
Cette nouvelle option combinée doit encore faire l’objet d’essais cliniques et les mécanismes exacts qui entraînent la progression de l’allergie cutanée vers l'asthme doivent être encore mieux compris, cependant ces travaux représentent un pas important vers de nouveaux traitements permettant de stopper la marche atopique.
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