Enfants handicapés : défis et solutions pour une éducation inclusive

Définition légale du handicap

La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées définit la notion de handicap comme une « limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant » (1).

Qu’est-ce que l’éducation inclusive ?

La loi prévoit en substance que tous les élèves, de la maternelle au lycée, doivent avoir accès à une scolarité de qualité, qui tienne compte de leurs spécificités. Cet objectif implique l’engagement de professionnels compétents, en milieu scolaire, mais aussi dans la sphère familiale. Des organismes comme Essentiel Autonomie œuvrent aux côtés des aidants pour faciliter leur quotidien.

Entre 2006 et 2022, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés a triplé (2), ce qui est un signe encourageant. Mais il reste beaucoup à faire pour garantir une véritable égalité des apprentissages.

Une école plus inclusive…

Concrètement, les parents d’enfants en situation de handicap ont deux solutions : l’inscription dans un établissement ordinaire ou spécialisé. Avant la loi de 2005, cette seconde option était quasiment la seule proposée, le manque de places dans ce type d’institutions contraignant de facto la majorité des familles à garder leurs enfants chez elles. Aujourd’hui, l’inclusion des élèves handicapés dans un établissement traditionnel est privilégiée. Ceux-ci représentent 3,3 % de la population scolarisée (3).

Pour mettre en œuvre la scolarité inclusive, le gouvernement a conçu différents dispositifs :développement des PPS (projets personnalisés de scolarisation) ;

• développement des PPS (projets personnalisés de scolarisation) ;
• création des classes ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire) ;
• collaboration accrue entre établissements éducatifs et professionnels de santé ;
• recrutement d’AESH (accompagnants d’enfants en situation de handicap) et d’ARE (assistants à la réussite éducative) ;
• déploiement de pôles d’appui à la scolarité (PAS) depuis la rentrée 2023.

En parallèle, le projet gouvernemental insiste sur la notion d’accessibilité, prérequis pour une scolarité inclusive.

… mais de multiples obstacles à la scolarisation des enfants handicapés

Les ambitions de l’État en matière d’inclusion à l’école rencontrent de nombreux freins, tant matériels qu’humains. La séparation entre univers scolaire et médico-social, ainsi que la carence en places dans les établissements spécialisés, constituent un obstacle majeur. La formation lacunaire des personnels éducatifs, ainsi que le manque de supports pédagogiques adéquats, sont également mis en cause. Enfin, au chapitre de l’accessibilité des locaux, la coopération entre les collectivités et les instances éducatives paraît nettement insuffisante.

Développer une éducation inclusive pour tous

Le rapport d’études de la Cour des comptes (4), publié en septembre 2024, offre une vue d’ensemble de l’inclusivité scolaire en France. Il fournit aussi des pistes d’amélioration, axées sur une meilleure formation des professionnels, une véritable collaboration entre les différents acteurs impliqués et une simplification du parcours pour les familles d’enfants handicapés.

Le chantier de la scolarisation inclusive est vaste et implique de profonds changements. Trop souvent encore, ce sont les enfants qui doivent s’adapter au système scolaire, et les impératifs de gestion priment sur le bien-être et les apprentissages. Tout en reconnaissant les avancées réalisées, il convient de rester mobilisé pour aboutir à une éducation véritablement inclusive.