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ÉPILEPSIE : L’ERM mieux que l'IRM ?

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 1 semaine
NeuroImage: Clinical
L'élastographie par résonance magnétique (ERM) en permettant une comparaison précoce de la rigidité de l'hippocampe chez des patients épileptiques vs en bonne santé, permet d’améliorer la détection et la caractérisation de la maladie (Visuel Beckman Institute).

Ces travaux d’une équipe de techniciens en imagerie et de neurologues du Beckman Institute (Illinois) démontrent que l'élastographie par résonance magnétique (ERM) en permettant une comparaison précoce de la rigidité de l'hippocampe chez des patients épileptiques vs en bonne santé, permet d’améliorer la détection et la caractérisation de la maladie.

 

L’étude porte précisément sur l'épilepsie du lobe temporal avec sclérose temporale mésiale, l’une des formes les plus communes d'épilepsie résistante aux médicaments. Cependant, les méthodes de détection actuelles, qui incluent l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ne parviennent pas à visualiser les changements induits par l'épilepsie dans le cerveau qu'après des dommages importants. Et pourtant « les changements structurels dans le cerveau, en réponse aux crises, provoquent la mort d’un grand nombre de neurones et la formation de tissu cicatriciel », explique l’auteur principal, le Dr Graham Huesmann, neurologue et professeur en physiologie moléculaire et intégrative, à l’Institut Beckman : « Au moment où nous identifions des changements sur l'IRM, la maladie est déjà assez avancée. L’objectif est de pouvoir détecter ces changements plus tôt en utilisant l'ERM ».

Détecter plus tôt les effets de l’épilepsie par ERM

L’ERM utilise aussi l’IRM pour examiner la rigidité des tissus cérébraux. Cette technique non invasive consiste à envoyer au patient allongé sur un petit oreiller vibrant, des vibrations dans les tissus qui changent à mesure que la composition et l'organisation des tissus changent aussi. Les chercheurs utilisent l’image d’une perturbation légère à la surface d'un étang et de l’observation des ondulations qui s’en suivent.

« S'il y a un gros rocher sous la surface, ces ondulations vont être modifiées ».

L’ERM est déjà utilisée en clinique pour évaluer le stade de différentes maladies hépatiques et remplace dans ce cas les biopsies hépatiques invasives. Dans le cas de l'épilepsie, l'ERM peut s'avérer utile aussi pour évaluer le stade de la maladie en particulier dans les épilepsies progressives, et permettre ainsi une détection plus précoce.

 

Des changements constatés dans l'hippocampe : ici, à l’ERM, les chercheurs notent des changements dans l'hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans la mémoire. Cette analyse à l’ERM montre ainsi que dans les premiers stades de l'épilepsie, il y a peu de dommages à la structure mais qu’ils sont bien détectables à l’ERM. La détection précoce est essentielle en particulier parce que justement, l’épilepsie provoque des symptômes très légers au début.

« Cela commence par un sentiment de déjà-vu, qui devient de plus en plus courant à mesure que la maladie progresse ».

En progressant la maladie devient résistante aux médicaments. En permettant de détecter ces changements plus tôt, l’ERM permet d’adapter le traitement. Enfin, l’ERM permet de prendre au bon moment, le cas échéant, la décision d’opérer. Si la chirurgie est pratiquée trop tôt, elle peut affecter une zone du cerveau qui est encore utilisée. Si elle est pratiquée trop tard, les patients perdent leur capacité à se créer de nouveaux souvenirs.

 

Optimiser la technique sera la prochaine étape de l’équipe qui expérimentent également l’ERM dans la prise en charge d’autres formes d'épilepsie.


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