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ÉPILEPSIE : Une chirurgie de moins en moins invasive

Actualité publiée il y a 5 années 8 mois 1 semaine
Jama Neurology
Ces travaux, présentés dans le JAMA Neurology, conduisent à un process de « triage » qui apporte de meilleurs résultats que la méthode traditionnelle.

Un patient sur 3 est atteint d’épilepsie réfractaire. Cette équipe de l'Université du Texas à Houston (UTHealth) a développé une procédure peu invasive pour déterminer si les patients atteints d'épilepsie résistante aux médicaments sont candidats à une chirurgie de manière sûre. Ces travaux, présentés dans le JAMA Neurology, conduisent à un process de « triage » qui apporte de meilleurs résultats que la méthode traditionnelle.

 

L'épilepsie est un trouble cérébral qui provoque des crises avec convulsions, rappellent les chercheurs. Il existe de nombreux types d'épilepsie et de crises. Selon les US Centers for Disease Control and Prévention (CDC), environ 3,4 millions de personnes aux seuls États-Unis souffrent d’épilepsie. Et chez un tiers des patients l’épilepsie est pharmaco-résistante. L’étude révèle que les patients soumis à la procédure d’évaluation mini-invasive présentent ensuite moins de complications et que ceux qui subissent ensuite une chirurgie du cerveau sont plus susceptibles de ne pas avoir de crises vs les patients soumis à la procédure d’évaluation standard, plus invasive.

 

L'étude a suivi une première série de 239 patients atteints d'épilepsie réfractaire, qui ont subi 260 interventions au total entre 2004 et 2017 afin de localiser la source des crises et de déterminer si ces patients étaient aptes à subir une intervention chirurgicale. Parmi ces 260 procédures,

  • 139 cas impliquaient une implantation (traditionnelle) d'électrodes sous-durales, une procédure qui implique une ouverture large du crâne, appelée craniotomie. Une feuille d'électrodes est placée à l'extérieur du cerveau pour localiser la source des crises avant que le crâne ne se referme pour une période d'observation, qui dure généralement environ une semaine. Lorsque les électrodes sont retirées, toute intervention chirurgicale visant à traiter les convulsions est effectuée en même temps pour éviter une craniotomie supplémentaire.
  • 121 cas impliquaient une stéréoélectroencéphalographie. Dans cette procédure, des électrodes étaient implantées via des sondes fines, ce qui entraîne une perte de sang minime et une douleur réduite. Les sondes, plus minces que des spaghettis crus, sont enfoncées dans le cerveau à travers de petits trous dans le crâne et les patients subissent une période d'observation similaire. Après le retrait des électrodes, les patients sortent de l'hôpital et, s'ils sont candidats, reviennent, quelques semaines plus tard, pour subir leur chirurgie.

 

Parmi les patients qui ont subi une résection ou une ablation au laser pour retirer la lésion provoquant leurs convulsions,

 

  • 76% des patients ayant subi une stéréoélectroencéphalographie se trouvent, donc post-chirurgie, soit exempts de crises, soit affectés de crises très rares, de l’ordre de 1 par an,
  • C’est le cas de seulement 55% des patients ayant subi l’implantation d'électrodes sous-durales.

Cette technique mini-invasive, la stéréoélectroencéphalographie entraîne des résultats plus favorables chez les patients atteints d'épilepsie non séquentielle, pour lesquels la chirurgie a tendance à avoir moins de succès : Près de 7 cas sur 10 ont eu de bons résultats vs un peu plus du tiers seulement pour les patients ayant subi l’implantation traditionnelle.  

 

En synthèse, chez les patients épileptiques réfractaires, la stéréoélectroencéphalographie apporte de meilleurs résultats pour 2 raisons :

  1. la technique ne limite pas le lieu d'implantation des électrodes, ce qui permet aux médecins d'étudier les réseaux cérébraux de manière beaucoup plus complète et donc de mieux localiser la source des crises ;
  2. il est préférable de considérer le placement des électrodes comme un test. L'absence de pression temporelle, et le fait qu'aucune craniotomie n'ait été pratiquée, permet de sélectionner les patients les « mieux portants », d'envisager toutes les options et de mettre en œuvre un plan de traitement optimal.

 

Enfin, l’étude montre qu’avec cette technique moins invasive, les patients ont besoin de beaucoup moins de médicaments narcotiques. De plus, la procédure est plus de deux fois plus rapide, la durée moyenne de la chirurgie étant légèrement supérieure à deux heures (vs 5 heures en moyenne, pour les autres patients).

 

« Nous constatons que les patients soumis à la nouvelle procédure d'évaluation, puis opérés, obtiennent des résultats significativement plus positifs », conclut l’auteur principal, le Dr Nitin Tandon, professeur au département de neurochirurgie de l’UTHealth.


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