ÉPILEPSIE : Une interaction pharmacocinétique chez un patient sur 5
De nombreux patients atteints d'épilepsie prennent des combinaisons de médicaments qui interagissent de manière à réduire l’efficacité d’un des médicaments. C’est la conclusion de cette très large analyse des données de réclamations Medicare, enregistrées sur la période 2008-2010. Ainsi, un plus d'un patient sur 5 s’est vu prescrire une combinaison de médicaments qui pourrait modifier l'effet des médicaments antiépileptiques et/ou entraîner une toxicité. L’analyse, publiée dans la revue Epilepsia, rappelle que l'évitement de ces interactions est possible et pour la plupart des patients, en raison de la disponibilité de nouveaux médicaments.
Ainsi, un patient (américain) sur 4 récemment diagnostiqué avec une épilepsie et plus d'un tiers avec épilepsie prévalente ont reçu une combinaison de médicaments antiépileptiques non épileptiques susceptibles d’interagir. De plus, plus, un patient sur 5 a reçu une combinaison de médicaments de nature à modifier l'effet de son traitement antiépileptique.
Cette incidence des interactions pharmacocinétiques pose évidemment problème puisqu’elle peut entraîner une résurgence des crises. De plus selon l’analyse des données Medicare,
- cette incidence des interactions apparaît à la hausse sur la période étudiée, soit 2008-2010 et pour le groupe de bénéficiaires âgés de 67 ans et plus ;
- les cas concernés ont reçu en moyenne un médicament non-antiépileptique ou plus sur la dernière année et 2 médicaments non-antiépileptiques ou plus sur les 2 dernières années, et au moins un médicament antiépileptique ;
- Parmi ces cas, certains n’avaient éprouvé aucune crise, ni reçu aucun antiépileptique sur la dernière année ;
- Des paires de médicaments interagissant affectant l'efficacité des antiépileptiques sont retrouvées dans 24,5% des cas au total et chez 39% des cas prévalents ;
- Des combinaisons affectant l'efficacité des autres médicaments sont retrouvées dans 20,4% des cas et 29,3% des cas prévalents ;
- Les facteurs prédictifs du risque d'interaction comprennent le fait de présenter une comorbidité de l’épilepsie ou plus et un faible niveau de revenus ;
- Les facteurs protecteurs contre le risque d’interaction sont l’ethnie asiatique et le traitement par un neurologue.
- La fréquence de ces interactions est plus faible parmi les cas « incidents » vs « cas prévalents ».
Ainsi, de nombreux patients âgés atteints d'épilepsie reçoivent des combinaisons thérapeutiques susceptibles d’interactions pharmacocinétiques, néfastes sur le plan de l’efficacité et de la toxicité. Cependant, la fréquence plus faible parmi les cas incidents suggère des changements positifs dans les pratiques de prescription. Il est possible d’éviter ces interactions avec la disponibilité de nouveaux médicaments, soulignent les auteurs.
Autres actualités sur le même thème
ASPIRINE : Efficace à prévenir la rupture d'anévrisme ?
Actualité publiée il y a 5 années 2 semainesEXERCICE : Quelle pratique à 50 ans et plus pour une meilleure santé cognitive ?
Actualité publiée il y a 7 années 6 moisALZHEIMER : La gencive, une fenêtre sur la santé cognitive ?
Actualité publiée il y a 3 années 7 moisLa SAGESSE se façonne avec l’adversité
Actualité publiée il y a 6 années 8 mois